Introduction
Aujourd'hui, le plastique n'est plus forcément fabriqué à base de pétrole. En effet, des bio-plastiques ont fait leur apparition ces dernières années, et commencent à apparaître dans nos supermarchés. On citera au hasard la nouvelle bouteille de Volvic lancée en fin d'année dernière. Même le sac de courses, emblème plastique du XXème siècle, a été visé par des mesures visant à empêcher sa propagation : interdiction de distribution gratuite, encouragement donné aux cabas ou aux sacs en tissu…
Mais malgré toute la meilleure volonté du monde, il faut être réaliste : jamais nous n'arriverons à nous passer de plastique, sous quelque forme que ce soit. Alors un peu partout sur la planète, des scientifiques cherchent de nouvelles voies pour élaborer cette matière, sans toutefois nuire à l'environnement. Vous avez peut-être été frappés, comme nous, du nombre d'alternatives possibles (ou du moins évoquées comme tel) au pétrole et à l'amidon de maïs. Voici les quelques solutions absurdes ou originales qui ont retenu notre attention ces derniers mois.
1. A partir de plumes de poulets
Selon la PETA, ce sont 750 millions de poulets de chair qui seraient abattus chaque année en France. Ca fait une sacrée quantité de plumes qui finissent à la poubelle, tout ça. Alors des chercheurs de l'université du Nebraska se sont penchés sur ce déchet et ont réussi à en faire un thermoplastique, malléable à volonté à haute température, et qui se solidifie à température ambiante. Et s'il est rechauffé, il retrouve sa malléabilité, le rendant utilisable à l'infini. Mais on parle là d'essais en laboratoire, et pas (encore) de production à grande échelle.
2. A partir d'ananas et de bananes
Ce sont des scientifiques brésiliens de l'université de Sao Paulo qui travaillent sur ce projet. Des fruits, des fibres de nanocellulose (d'un diamètre 50000 fois inférieur à celui d'un cheveu), et au final un plastique très léger et ultra-résistant. Selon l'un de ses créateurs, ce plastique tropical pourrait très bien servir dans la construction automobile, pour les pare-chocs ou les tableaux de bord des véhicules de demain. Rêvons un peu : une voiture électrique avec la carrosserie en fibre d'ananas ? Avouez que l'idée est prometteuse.
3. A partir d'arêtes de poisson
Erik de Laurens : c'est le nom de celui qui a créé ce plastique. Des arêtes de poisson portés à une température et à une pression suffisamment élevées pour les voir se transformer en un plastique opaque. Avec cette matière, qui n'a aucune superpropriété contrairement à la précédente dans la liste, notre homme fait des objets du quotidiens : des verres, des montures de lunettes… L'idée n'a apparemment pas encore convaincu grand monde. Alors si vous avez un peu d'argent de côté, et que l'exploitation des déchets produits par les 130 millions de tonnes de poissons consommés chaque année dans le monde vous intéresse, il ne vous reste plus qu'à prendre contact avec Erik.
4. A partir des eaux usées
On ne pousse pas la plaisanterie trop loin : "eaux usées" ne veut pas dire "eau des égouts". Mais plutôt les eaux usées rejetées par les industriels du papier. En Allemagne, Michael Herrenbauer travaille pour l'Université technologique de Mittelhessen et mène des travaux sur cette option. Dans ses eaux usées, les industriels du papier se débarrassent de la lignine, un composant du bois responsable du jaunissement du papier. On ne va pas rentrer dans les détails scientifiques auxquels nous ne comprenons pas grand-chose, mais après quelques étapes bien senties, la lignine est isolée du reste des eaux et peut servir de base à l'élaboration d'un plastique plus propre.
5. A partir de CO2
Le rêve ultime : arriver à capter du CO2 et le piéger en le transformant en une matière solide. En 2007, le monde a produit 260 millions de tonnes de plastique : si tout ce plastique pouvait être fait avec du CO2 solidifié et piégé, le bénéfice environnemental serait alors conséquent. Eh bien ce qui s'apparente aujourd'hui à un fantasme pourrait être une réalité demain, grâce à une équipe de chercheurs japonais qui aurait réussi à créer un plastique très résistant à partir de ce gaz carbonique (à hauteur de 30% dans la composition totale) qui nous fait tant de mal. Le résultat demande encore à être travaillé, mais la perspective est plus qu'intéressante.
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