Dans le golfe de Gascogne, il est un archipel bien connu pour son école de voile, la plus grande d’Europe : les îles des Glénan. Si le chapelet d’îles ne compte qu’une poignée d’habitants à l’année, il peut accueillir jusqu’à 3000 visiteurs par jour entre les mois d’avril et novembre. Les besoins énergétiques des îles explosent alors.
Depuis 1992, les autorités compétentes (celles de Fouesnant, commune finistérienne dont dépendent les Glénan) ont édifié sur la plus grande île, celle de Saint-Nicolas, une éolienne pour produire de l’électricité renouvelable, éolienne qui a été complétée en 2000 par l’installation de panneaux solaires. Orientation appréciable mais insuffisante pour combler les besoins durant les mois de la saison touristique : deux groupes électrogènes à fioul assurent l’essentiel de la production nécessaire au centre de plongée (et ses compresseurs pour remplir les bouteilles d’air comprimé) et aux restaurants de l’île (et qui dit « restaurant » dit « refroidissement » et « cuisson », deux postes gourmands en électricité).
Pourtant, l’archipel est lancé dans une course aux énergies propres qui devrait lui permettre d’atteindre 100% d’électricité renouvelable d’ici 2021. La semaine dernière, la deuxième centrale solaire des Glénan a été inaugurée, en même temps que l’éolienne de l’île a été reprogrammé, pour augmenter sa production de manière significative.
Pour ce territoire témoin, Enedis, le gestionnaire du réseau électrique national, a installé à Saint-Nicolas un système de pilotage des différents équipements électriques qui gère automatiquement la production, le stockage (via 120 batteries dédiées) et la distribution d’électricité éolienne ou solaire. Alimenté de nombreuses données (météo, planning du centre de plongée, affluence dans les restaurants), le système intelligent mis en place s’adapte à chaque instant aux besoins des iliens et des visiteurs.
Malgré cet effort, le vent et le soleil ne fournissent aujourd’hui que 80% de l’énergie consommée aux Glénan, qui doivent encore recourir ponctuellement aux groupes électrogènes. Ceux-ci vivent cependant leurs dernières heures de gloire, puisque l’implantation prévue de nouveaux panneaux solaires fera bientôt de l’archipel breton un territoire 100% renouvelable.
Photo : Kristo/Flickr/CC
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