Avec le retour des températures estivales, les fleurs commencent à réapparaître et, avec elles, les abeilles qui les butinent. Sauf que les abeilles, justement, ne sont plus aussi nombreuses qu’auparavant. En cause, l’utilisation massive de pesticides et d’insecticides qui déciment les populations.
Parmi ces produits, si vous suivez l’actualité, le nom de « glyphosate » vous évoque forcément quelque chose. Cette molécule, composante de l’herbicide RoundUp (fabriqué par Monsanto, depuis racheté par le laboratoire Bayer pour 54 milliards d’euros : notre monde est fascinant), est pointée du doigt par les défenseurs des abeilles. Dernier exemple en date, un syndicat d’apiculteurs de l’Aisne a déposé plainte voilà une dizaine de jours contre Bayer, après avoir retrouvé du glyphosate dans le miel qu’ils produisent.
Les chiffres, eux, sont implacables : une mortalité dans les colonies d’abeilles qui peut monter à 80%, et la disparition, rien qu’en Europe, de pas moins de 13 millions de ruches. Bref, toutes les actions en faveur des abeilles sont les bienvenues. Cela tombe bien, c’est exactement ce que propose Bee Saving Paper : un papier fabriqué à partir d’un dérivé du glucose. Sur ce papier, des cercles peints à la peinture UV à l’eau : invisibles pour nous, ils attirent mécaniquement les abeilles à eux. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, prisonnières de ce papier d’un genre nouveau, des graines de plantes pollinifères, très appréciées des abeilles.
Une fois ces bases posées, tout devient simple : les abeilles sont attirées par la peinture sur le papier. Une fois sur place, elles se nourrissent du glucose dont est faite la feuille. Feuille, une fois dévorée, qui libèrera des graines de plantes qui donneront quelques temps plus tard des fleurs que les abeilles butineront pour produire leur miel. L’idée, excellente sur le papier (très bon jeu de mots, il faut le souligner), a été testée dans les conditions du réel avec un succès certain.
Ne reste plus, désormais, qu’à démocratiser ce papier. Les concepteurs imaginent en faire des tasses à café, des sacs de commissions, des tickets de parking ou des assiettes en carton : autant d’objets trop souvent négligemment abandonnés et qui, pour une fois, serviraient la cause de l’environnement.
Photo : Capture écran YouTube
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