C'est lorsque l'on croit que tout a été dit sur un sujet que l'on se rend compte que, en fait, eh bien pas du tout. Prenons le panda par exemple : nous avons abordé le célèbre animal sous l'angle de la diplomatie du panda mise en place par la Chine, nous avons suivi les pérégrinations des deux spécimen du zoo de Beauval, nous avons évoqué son inquiétante raréfaction dans la nature, ainsi que toutes sortes de campagnes promotionnelles qui le mettent en avant de façon plus ou moins décalée.
En ce début d'année 2018, voici donc une nouvelle information en rapport avec la mascotte du WWF : une entreprise chinoise se lance dans le recyclage des déjections de panda pour créer une ligne de mouchoirs, de papier toilette et de nappes de luxe. Parce que le panda, sous son pelage noir et blanc si caractéristique, dissimule une véritable usine à papier. Son système digestif se charge en effet d'absorber le fructose des pousses de bambou qui consituent l'intégralité du régime alimentaire du mammifère. Et c'est justement ce fructose qui rend particulièrement difficile l'extraction des fibres de bambou par l'industrie papetière.
En récupérant des crottes de panda et en les utilisant comme matière première, la société Qianwei Fengsheng pourra ainsi produire à moindres frais différents types de papier vendus sous l'appellation "Panda Poo" au prix fort. L'animal, considéré dans l'Empire du Milieu comme un trésor national, est en effet hautement respecté, et les Chinois sont de fervents consommateurs de tout ce qui a trait au noble animal. Yang Chaolin, président de Qianwei Fengsheng, s'est déjà mis d'accord avec trois réserves de pandas géants pour les débarrasser de ces embarrassants déchets (environ 10 kilos produits par jour et par animal).
Le recyclage ultime en quelque sorte.
Photo : AmyTheNurse/Flickr/CC
commentaires