En essayant de désigner des responsables au gaspillage alimentaire, c'est le consommateur final qui vient spontanément à l'esprit : il achète en trop grandes quantités, ne finit pas ses assiettes, ne sait pas quoi faire de ses restes. En France par exemple, chacun d'entre nous jette en moyenne 20 kilos d'aliments par an à la poubelle. Seulement voilà, même s'il a tout du coupable idéal, le consommateur final n'est qu'un maillon de la chaîne du gaspillage : les chiffres de l'ADEME font état d'un gaspillage alimentaire total compris entre 90 et 140 kilos pour chacun de nos concitoyens, si l'on prend en compte l'ensemble du cycle du produit, de sa production à sa consommation.
Consciente de ce problème et déterminée à le solutionner, une start-up française, Biotraq, a imaginé un système de surveillance et d'analyse de la qualité des produits en temps réel, chez les divers intermédiaires, pour limiter au maximum ce gaspillage alimentaire. Biotraq repose sur un système de capteurs capables de mesurer la température, l'exposition à la lumière, les chocs ou encore l'hygrométrie et de retransmettre les résultats sur une application smartphone dédiée. Analysées instantanément et compilées, toutes ces données offrent de précieuses informations sur l'état de conservation des aliments surveillés. Auparavant, un camion frigorifique défaillant ou un entrepôt réfrigéré connaissant un problème ponctuel pouvaient conduire à la destruction de tous les aliments stockés, pour cause de rupture de la chaîne du froid. Une exposition à la lumière ou à une trop forte humidité pouvaient déboucher sur la même décision radicale.
Grâce à son suivi permanent des conditions de conservation, Biotraq devrait permettre d'éviter à des tonnes et des tonnes d'aliments viables d'être jetées et de venir alimenter la colonne "gaspillage alimentaire". Des spécialistes de l’agroalimentaire et de la réfrigération ont déjà adopté Biotraq, et un test à plus grande échelle sera prochainement mené au marché de Rungis, plus grand marché couvert européen de produits frais, où près de 1200 professionnels s'échangent chaque année 2.82 millions de tonnes de denrées.
Là-bas, Biotraq devrait très vite se révéler indispensable…
Photos : www.biotraq.fr
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