Souvenez-vous, il y a un peu plus d'un an, la dessinatrice Pénélope Bagieu publiait une bande dessinée illustrant les ravages du chalutage en eaux profondes, une technique de pêche ultra-destructrice pour les fonds marins, pour une activité chroniquement déficitaire et sous perfusion de fonds publics. Objectif : alerter l'opinion publique et encourager à signer une pétition en ligne lancée par l'association Bloom (que vous pouvez toujours signer ici), pour in fine, faire interdire cette pratique. Un an plus tard donc, 885 000 personnes ont apposé leur signature électronique, espérant faire pencher la balance du bon côté. Alors, ça a marché ?
Naïfs que nous sommes, nous avions un peu oublié que le pouvoir, le vrai pouvoir, celui qui fait la loi, est entre les mains de nos représentants politiques. Et le 10 décembre 2013, le Parlement européen, après un vote, décidait à une très courte majorité de ne rien faire contre le chalutage en eaux profondes. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi un problème qui semble reconnu par tous, qui est dénoncé par des centaines de scientifiques indépendants, est gentiment ignoré par les institutions européennes ?
C'est à ces questions que l'association Bloom essaie de répondre dans "Intox : enquête sur les lobbies de la pêche industrielle", un reportage diffusé un an après les faits qui s'attarde sur les arcanes du pouvoir, les coulisses de la politique européenne, l'incompréhensible position française sur le sujet, et les actions des lobbyistes. Ou quand les petites (pour ne pas dire autre chose) ambitions politicardes de quelques-uns de nos représentants (heureusement peu nombreux, mais citons tout de même Frédéric Cuvillier et Isabelle Thomas pour le Parti Socialiste, et Alain Cadec pour l'UMP) suffisent à faire pencher la balance européenne du mauvais côté. Aussi fascinant que consternant, nous vous conseillons fortement ce document, visible ci-dessous.
Photo : Capture d'écran YouTube
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