En ce vendredi d'Halloween, et donc veille de la Toussaint, il convenait d'alimenter la fameuse rubrique de notre site : "la mort écologique". Pour l'occasion, nous vous emmenons dans les Deux-Sèvres où, pour la première fois en France, la ville de Niort a inauguré en début d'année 2014 un cimetière dit "naturel", destiné à limiter au maximum l'impact écologique de ses activités.
Pour être inhumé au cimetière de Souché, les autorités demandent ainsi à renoncer à quelques grands classiques des cérémonies d'enterrement, sans toutefois tirer un trait sur la dignité et la solennité de l'instant. La thanatopraxie, soit les différentes techniques qui permettent de conserver au mieux le corps du défunt, doit être limitée au maximum, et pratiquée uniquement avec des produits biodégradables. Quant au corps de la personne mise en terre, s'il est habillé, il devra l'être avec des vêtements en fibres naturelles, eux aussi facilement biodégradables. La tombe ne sera pas matérialisée par un caveau souterrain, mais sera simplement "en pleine terre". Dans le cas d'une crémation, l'urne sera, elle aussi, mise en pleine terre. Le cercueil lui ne pourra être en bois traité, pour une décomposition future facilitée. Enfin, les pierres tombales devront être créées à partir de pierres calcaires locales, le cimetière favorisant clairement ici les circuits courts pour ses approvisionnements. Autant de prises de position assumées qui, à termes, réduiront à la portion congrue l'empreinte environnementale du cimetière de Souché.
En plus de ces mesures, la municipalité encourage la plantation d'arbres et de fleurs par les familles, voulant rompre avec la tradition du cimetière triste et froid, pour créer un espace bucolique où le souvenir des disparus est un peu moins difficile à vivre. Enfin, notons que si toutes les mesures précédemment citées relèvent d'une volonté "verte", elles permettent aussi de réduire de façon conséquente les coûts d'un enterrement, et autorisent ainsi les familles aux revenus les plus modestes à accéder à une cérémonie traditionnelle et digne.
Et si la recette prenait à Niort, pour s'étendre au reste du territoire ?
Photo : BernardBlanc/Flickr/CC
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