D'ici une dizaine d'années, les jardiniers du dimanche devraient en avoir fini avec les pesticides. Le Parlement français a en effet adopté une proposition de loi interdisant l'usage de produits phytosanitaires dans "les zones non-agricoles". Cela comprend les jardins particuliers évidemment, mais aussi les espaces verts publics gérés par l'Etat, les collectivités locales, et les établissements publics.
Pour la puissance publique, l'interdiction prendra effet le 1er janvier 2020 : cela ne devrait pas poser trop de problèmes de faisabilité puisque selon des chiffres avancés par le groupe écologiste à l'Assemblée Nationale, 40% des communes en France ont déjà appliqué le plan "zéro phyto" et n'utilisent plus le moindre pesticide. Les 60% restantes ont 6 ans pour effectuer leur mue et adopter les alternatives devenues la norme dans certaines municipalités, comme le désherbeur thermique, qui consiste tout simplement à approcher une flamme des mauvaises herbes : la chaleur intense fera éclater les cellules végétales et l'herbe dépérira rapidement avant de disparaître. Quantité de produits chimiques infiltrés dans le sol : néant.
Les millions de jardiniers du dimanche qui entretiennent leur jardin et cultivent un petit potager ont, eux, jusqu'au 1er janvier 2022 pour changer leurs habitudes. Pourquoi alors ne pas mettre à profit les 8 années restantes pour se former aux méthodes de l'agriculture biologique ?
Si ce genre de nouvelle est toujours bonne à prendre , il faut cependant relativiser la portée d'un tel texte : les 45% de Français qui se déclarent jardiniers amateurs n'utilisent que 5% du total des pesticides déversés sur les sols en France. Le secteur agricole, qui n'est ici pas concerné, utilise une grande partie des 95% restants.
Il y a donc encore du chemin à parcourir avant que la France ne délaisse sa place peu enviée de 1er utilisateur européen de pesticides.
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