La conférence sur le changement climatique s’ouvre à Doha

C'est au Qatar que s'ouvre aujourd'hui la 18ème conférence sur le climat organisée par l'ONU, un évènement qui se tiendra jusqu'au 7 décembre prochain. Objectif de la rencontre ? tenter de trouver un accord mondial pour limiter à 2 degrés la hausse moyenne des températures d'ici à 2050. Car le Protocole de Kyoto arrive à son terme et, à partir du 1er janvier 2013, il n'existera plus de contrainte légale pour forcer les Etats signataires à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. En plus de la montre qui joue contre les pays participants, les mauvais signaux semblent s'accumuler autour de cette conférence de Doha. 

• Premier d'entre eux, le record mondial d'émissions de CO2 battu en 2011. Selon l'Institut allemand des énergies renouvelables, le monde aurait émis 34 milliards de tonnes de CO2, un chiffre supérieur de 2,5% à celui de 2010. L'institut précise même qu'à ce rythme, les émissions dépasseront les 40 milliards de tonnes en 2020. Inquiétant. 
• Deuxième signal alarmant, le rapport de la Banque Mondiale sur les conséquences du réchauffement climatique publié le mois dernier : fonte des glaces, chute des précipitations au Sud, changements comportementaux chez les animaux, ou multiplication des catastrophes climatiques. Autant de voyants environnementaux qui s'agitent de façon inquiétante.
• Troisième symbole peu encourageant : organiser la conférence sur le climat dans cet étonnant pays qu'est le Qatar. Richissime grâce à ses fabuleuses réserves d'hydrocarbures, ce pays qui ne comptent que 15% de ses habitants de nationalité Qatari est le champion du monde des émissions de CO2 par habitant avec 44 tonnes, présentant un taux trois fois supérieur à celui des Etats-Unis, autre "champion" en la matière. Sans compter une urbanisation galopante et des projets pharaoniques allant à l'encontre des principes de développement durable (on parle ainsi de stades climatisés pour l'organisation de la coupe du monde de football en 2022). 

Vous l'avez compris, les attentes autour de la conférence de Doha sont des plus modérées. En même temps, c'est peut-être la meilleure façon d'être agréablement surpris par un éventuel accord global, non ?