L'Etat l'a décidé : il n'y aura pas d'éoliennes au Mont Saint-Michel. Main dans la main, les régions Bretagne et Basse-Normandie envisagent la mise en place d'ici septembre prochain d'un périmètre d'exclusion des éoliennes de 20 à 40 km autour du Mont-Saint-Michel. Mais alors pourquoi ce retrait ? Parce que les éoliennes, bien que situées à 22 kilomètres de la célèbre abbaye, auraient été visibles depuis le site, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. Or, l'organisation internationale menaçait d'un déclassement si le panorama visible depuis le Mont n'était pas gardé intact.
Une telle décision serait probablement une catastrophe économique pour le site qui accueille chaque année plus de 2,5 millions de touristes et pour lequel l'Etat a engagé des dizaines de millions d'euros pour le désensablement de sa baie (l'occasion de vous renvoyer à un précédent article explicant le procédé). Tout le monde se félicite de la décision prise, même l'entreprise qui était chargée d'installer les trois éoliennes. Dans le Figaro, le directeur se réjouit presque de la décision de l'Etat, tout en déclarant ne pas souhaiter porter atteinte à la filière éolienne si un projet aussi controversé venait à voir le jour.
Cette polémique sur la présence d'éoliennes et la "pollution visuelle" qu'elles occasionnent dans un lieu chargé d'histoire vous rappellera peut-être une autre histoire, qui ne se passe pas si loin que ça du Mont Saint-Michel : à l'époque, des vétérans de la Seconde Guerre Mondiale voulaient empêcher un projet similaire de voir le jour sur une plage du Débarquement. A se demander si "écologie" et "patrimoine" seront un jour compatibles…
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