La campagne présidentielle a beau battre son plein, l'écologie n'en est pas pour autant un sujet central. Elle pourrait revenir sur le devant de la scène grâce à quelques élus du sud de la France, qui menacent de ne pas tenir de bureaux de vote sur leurs communes si leur revendication n'est pas entendue. Ils veulent que le permis de recherche de gaz de schiste déposé il y a 4 ans par une société américaine, et qui concerne une grosse partie du Var et des Alpes-Maritimes, soit purement et simplement annulé.
On se souvient pourtant qu'en 2011, le gouvernement avait suspendu tous les permis de ce genre en France, après des manifestations partout en France et une médiatisation grandissante des problèmes engendrés par ce genre de prospection, notamment une pollution des nappes phréatiques et les rejets de CO2 consécutifs à toutes les activités qui en découlent. Mais cela ne leur suffit plus. Pour arriver à leurs fins, pour que la suspension soit transformée en annulation, les élus varois ont donc brandi la menace d'une action hautement symbolique. Pour les empêcher de la mettre à exécution, la balle est dans le camp des candidats à l'élection. Pierre Jugy, un élu du village de Tourtour, directement concerné, s'est en effet exprimé sur Europe 1 en ce sens : "Si nous n'avons pas la réponse des candidats à la présidentielle sur ce qu'ils ont l'intention de faire sur notre territoire, on rendra la clé des mairies". Dans ce cas, les habitants de la zone concernée devraient s'en remettre à la préfecture pour organiser le scrutin.
Pour mémoire, c'est la technique dite de "fracturation hydraulique", consistant à envoyer dans les sols toutes sortes de produits chimiques pour récupérer le pétrole et le gaz de schiste, qui menace directement la santé des nappes phréatiques. Nous vous renvoyons également au visionnage de l'excellent documentaire "Gasland", tourné aux Etats-Unis, où l'exploitation de ces ressources est déjà trop largement développée.
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