Ecologie & Société

La météo d’hier désormais accessible

Vendredi 6 janvier 2012 : nous sommes conviés aux Archives Nationales, en plein coeur de Paris. La raison ? Les Archives se sont associées à Météo France pour présenter un projet de restauration et numérisation des archives météorologiques françaises depuis 1850. Dans la salle de la conférence de presse, un lustre immense, des fresques aux murs, et un piano à queue. Mais pourquoi un tel projet ? Les participants évoquent rien de moins que le devoir de mémoire, et affirment se mettre au service de la science : ces archives permettent non seulement de connaître le passé, mais aussi, selon la formule consacrée, de mieux prévoir notre avenir.

Et quand les 6300 cartons d'archives qui pourraient s'étendre sur un linéaire de 2 kilomètres seront déchiffrés, il y aura de quoi faire. A la tribune, les interlocuteurs se succèdent, tous passionnés de météo (normal), et qui essaient de transmettre leur passion à la salle (normal) grâce à un Power Point sur lequel tout est écrit en petit, et qui est projeté en petit sur un petit écran. Vous l'aurez compris : on ne voit pas grand chose, et on comprend tout de suite mieux pourquoi un dossier de presse contenant toutes ces infos nous a été tendu à l'entrée. Au café du coin, les habitués se demandent sûrement si "c'est avec nos impôts qu'y-z-ont payé tout ça" ? La réponse est non, puisque ce travail commun est financé par la fondation BNP Paribas, qui s'est engagée aux côtés des deux autres acteurs dans un programme de 3 ans financé à hauteur de 3 millions d'euros. Le représentant de la BNP souligne d'ailleurs que ce dossier a été sélectionné parmi 13 candidats sous le nom générique de "AAA", pour "Accès aux archives". Vous la voyez venir la blague sur les agences de notation qui distribuent les notes aux Etats ? Nous aussi, et ça n'a pas loupé. Si la blague est facile, reconnaissons à notre homme une certaine science puisqu'il l'a très bien amenée. Une réussite.

Une présentation de certaines cartes redécouvertes nous est faite, dessinées sur un papier délicieusement jauni par les affres du temps. Où l'on en profite pour apprendre que si la météo consiste aujourd'hui à étudier des données satellites, elle reposait au siècle dernier sur un réseau d'observateurs qui notaient absolument tout : sens du vent, direction de celui-ci, arrivée des hirondelles, premier chant du coucou… Un travail monumental fait par des générations de petites mains qui nous ouvrent aujourd'hui une fenêtre sur notre passé. Les fiches défilent toujours à l'écran, avec des courbes et des couleurs, accompagnées de phrases compliquées comme "il y a nécessité de qualifier des analyses de reconstruction de modèles météorologiques", et vient finalement le temps de la visite des Archives.

On redevient sérieux et l'on conseille à toutes celles et tous ceux qui en ont l'occasion d'aller y faire un tour : ce n'est qu'une succession d'ouvrages tous plus anciens les uns que les autres, certains datant même des Rois de France, dans une bibliothèque d'une beauté à couper le souffle. Et qui sait peut-être que dans une centaine d'années, d'autres personnes visiteront ces mêmes archives, et s'interrogeront sur l'hiver étonnamment doux que la France vit en ce début d'année 2012…

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