Ecologie & Société

Bhopal de retour aux JO de Londres ?

Revenons quelques années en arrière. A la fin de l'année 1984, une usine de pesticides explose en Inde, dans la ville désormais célèbre de Bhopal. 3500 personnes meurent durant la nuit de l'accident, mais les associations de victimes estiment le nombre total des victimes entre 20 et 25 000. Comment arrivent-elles à ce chiffre ? En prenant en compte la pollution durable de l'environnement causée par la catastrophe, qui a dégagé d'énormes quantités de produits chimiques dans l'atmosphère ayant immédiatement et durablement pollué leur environnement. Résultat : des maladies, et des morts en cascade. Cet accident est unanimement reconnu comme une des plus grandes catastrophes écologiques du XXème siècle.

Union Carbide, la société propriétaire de l'usine à l'époque, a été rachetée par Dow Chemical, géant planétaire de la chimie et du plastique. C'est une stratégie classique : quand un scandale entache la réputation de votre société, rien de tel qu'un changement de nom pour gommer tout ça. Demandez donc au Crédit Lyonnais, devenu LCL après les affaires avec Bernard Tapie… Bref, aujourd'hui, Dow Chemical est propriétaire de la société à l'origine de la catastrophe (Union Carbide a versé près de 500 millions de dollars pour ça, mais a toujours refusé d'endosser la responsabilité de l'explosion). Et Dow Chemical s'est positionnée pour être un des principaux sponsors des JO de Londres en 2012.

Ni une ni deux, les victimes et familles des victimes de Bhopal se sont aussitôt manifestées et réclament le boycott des athlètes indiens de cette édition olympique. L'IAO (l'association olympique indienne) leur a promis d'écrire une lettre forte au CIO pour lui faire part de la situation, transmettre l'indignation du peuple indien et demander le retrait de ce sponsor gênant, mais a formellement exclu un boycott de l'Inde pour les Jeux de Londres, qui "serait injuste pour les athlètes et irait à l'encontre de l'esprit de l'olympisme". Le mouvement est même soutenu par Amnesty International : difficile de trouver mieux. Sinon, TEPCO ou BP pourraient peut-être remplacer Dow Chemical. Quoi ? Comment ça, "non" ?

l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique est en ligne

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