Tout le monde a déjà mangé des huîtres, des moules, ou tout autre type de coquillages. Et vous vous êtes forcément déjà rendu compte que les coquillages, c'est comme les artichauts : il y a plus de déchets dans l'assiette à la fin du repas qu'il y a de nourriture au début. Et puis il y a sur les plages des millions de tonnes de coquillages, appelés crépidules, échoués sur le sable et considérés comme une espèce invasive.
L’Ecole Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction (ESITC) de Caen lance un projet, destiné à valoriser ces déchets abondants. Sous le nom absolument pas sexy de "projet VECOP", l'école prévoit de fabriquer, à partir des coquilles vides, "un éco-pavé drainant urbain à base de coproduits coquilliers issus de la pêche et de la conchyliculture". Et ça non plus, ce n'est pas franchement sexy. Oui mais voilà, si l'appellation ne l'est pas, le projet en lui-même est du genre fascinant. A la question "Comment transformer des millions de tonnes de déchets dont on ne sait pas quoi faire en un matériau de tous les jours ?", ces étudiants répondent par la confection de routes, trottoirs, et autres parkings. En ce pavé drainant présente une qualité que n’a pas le goudron d’aujourd’hui : il n'est pas imperméable et évite donc au cycle de l'eau d'être interrompu, et aux nappes phréatiques d'être condamnées à l'assèchement dès que l'homme décide de construire à leur verticale. Tant que nos rues ne sentent pas la marée, l’initiative ne devrait pas rencontrer d’opposants…
Les coquillages rejoignent ainsi la grande famille des matériaux inattendus utilisés dans la construction. On se souviendra notamment des déchets hospitaliers, réduits à l’état de poudre qui sert de remblais à nos routes, mais aussi de cette société américaine qui recycle les seringues usagées pour les mélanger à d’autres matières premières pour faire du béton ou du ciment.
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