Introduction
Elle n'a pas tout à fait tort de prendre cette initiative, puisque tous les ans, c'est la même rengaine, il y a des restrictions. Restrictions déjà appliquées dans huit départements à l'heure où ces lignes sont écrites. Pour information, une famille française de quatre personnes consomme en moyenne 150 000 litres d'eau par an, soit 410 litres par jour. A côté des particuliers, l'industrie consomme également de grosses quantités d'eau, qui paraissent toutefois ridicules comparées aux 70% de toute l'eau consommée en France vampirisée par l'agriculture. Ainsi, s'il faut seulement 238 litres d'eau pour obtenir un kilo de maïs, il en faudra 590 pour un kilo de blé, et plus de 5000 (!!!) pour un kilo de coton.
Mais la sécheresse, au-delà des restrictions d'eau ou de l'impossibilité pour les plus aisés d'entre nous de changer l'eau de la piscine, a parfois des conséquences plus inattendues. En voici cinq exemples contemporains (vous éviterez donc les sécheresses de l'Egypte Antique).
1. Sécheresse = Génocide de dromadaires
La sécheresse n'est pas un problème franco-français, loin de là. Un pays comme l'Australie est coutumier du fait. En 2009, l'une d'elles a même eu pour conséquence de lancer à travers les plaines du pays un troupeau de dromadaires en furie. Pourquoi ? Parce que les animaux aussi, doivent boire pour survivre. Même ceux dont on pense, à tort, qu'ils transportent une réserve d'eau sur le dos.
Hors, avec tous les points d'eau asséchés, ils ont dû entamer une sorte de migration pour pouvoir se désaltérer. Prêts à tout et mettant en danger les populations locales, les autorités ont donc décidé de l'abattage pur et simple des animaux. Insolite, isn't it ?
2. Sécheresse = Impôt
La pire sécheresse en France, de mémoire d'homme, a été de loin celle de 1976. 35 ans plus tard, elle fait toujours office de "référence". Alors que le Sud du pays a été fortement arrosé (voire violemment), c'est la partie Nord qui a beaucoup souffert de la sécheresse. Ainsi, une forte baisse des précipitations a été enregistrée dès le mois de décembre 1975, et qui s'est prolongé jusqu'à l'été 1976. Sur Paris par exemple, les précipitations auront été presque trois fois inférieures à la normale.
En conséquence les nappes phréatiques ne se sont pas rechargées, la consommation d'eau a été régulée, et une bonne partie de la récolte céréalière du pays est définitivement perdue. Pour aider les agriculteurs, un impôt de solidarité contre la sécheresse est même exceptionnellement créé par Raymond Barre, Premier Ministre depuis quelques semaines seulement. Et si la sécheresse aussi, c'était la faute de Giscard ?
3. Sécheresse = finies les frites et la choucroute
Les clichés ont la vie dure. Et pourtant. En France, la sécheresse de 2006 aura fait mal aux gastronomes d'Alsace et du Nord. Pourquoi ? Parce que suite aux températures élevées et au manque d'eau, la production de choux à choucroute a diminué d'environ 40%. Un coup dur pour une région où chaque habitant consomme en moyenne 1,5 kilo de ce plat traditionnel, soit deux fois plus que la moyenne nationale.
Même période, autre région, même conséquence : dans le Nord, c'est la production de pommes de terre qui a souffert de la sécheresse, plus que les autres années. La patate devenue un peu plus rare, son prix augmente logiquement et est même plus que doublé. McCain, le roi de la frite fraîche ou surgelée, produit environ un demi-million de tonnes de frites dans le Nord. Ca fait mal…
4. Sécheresse = Tempêtes de poussière
Années 30. Les Etats-Unis sont déjà victimes de la Grande Dépression consécutive à la crise de 1929. Et alors qu'ils n'avaient pas besoin de ça, une sécheresse tombe sur le coin de la tête des habitants du Mid-West. Les terres deviennent arides, des vents violents se lèvent, on vous laisse deviner la suite : des tempêtes de poussière gigantesques, connues depuis sous le nom de "Dust Bowl", sillonnent les terres, ravagent tout sur leur passage, et poussent même les habitants à la migration. Trois millions d'entre eux auraient ainsi plié bagage, abandonnant tout sur place. Il doit sûrement y avoir là-bas quelques villes fantômes qu'on croirait sorties d'un album de Lucky Luke.
5. Sécheresse = Forêt dense
En Amazonie, la sécheresse est un concept. Difficile en effet de se représenter une sécheresse en milieu tropical. Pourtant, quand le soleil tape plus fort que d'habitude, la forêt réagit de façon surprenante. Ce sont des scientifiques de l'Université d'Arizona qui avancent une théorie : le surplus de soleil entraînerait une accélération du processus de photosynthèse. La sécheresse en Amazonie aurait donc pour conséquence de rendre la forêt plus verte et plus dense. Allez comprendre…
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