Introduction
1951. Cette année est non seulement la première qui verra une cuvée de Beaujolais Nouveau être commercialisée (véridique), mais aussi celle de la création de l'association UFC – Que Choisir par André Romieu.
Si le travail de l'association est autant remarqué et reconnu aujourd'hui , c'est parce qu'en 1961, soit 10 ans après sa création, elle lance son propre magazine papier. Des dizaines de milliers d'abonnés et quelques "coups" plus tard, le magazine s'est fait une place au soleil dans les rayons des kiosques. Et parmi ces "coups" mis en avant cette semaine par Libération, quelques-uns concernent directement l'écologie. On branche la machine à souvenirs, et on vous en présente trois.
1. Les eaux de mer polluées
Avant les années 70, tout le monde ou presque se fichait bien de la propreté de l'eau de mer. Entre dégazages sauvages, rejets des eaux usées par les communes littorales et un entretien parfois "souple" des plages, certaines d'entre elles laissaient à désirer. En 1970, l'UFC publie alors pour la première fois une carte des plages polluées de France. En 1975, l'Etat oblige les communes littorales à tester et à publier les résultats des analyses des eaux de mer. En 2011, ce genre de publication paraît parfaitement normal. Mais les polémiques autour de la pollution des plages continue, puisqu'en 2010, la fondation Surfrider s'inquiète encore de la dissimulation de certaines plages polluées par l'Etat. Et en 2015, une stricte directive européenne sur la qualité des eaux de baignade entrera en vigueur. Si on nous avait dit ça en 1970…
2. Le veau aux hormones
L'UFC appelle ses adhérents au boycott de la viande de veau. Le motif : les hormones données aux animaux et dont les conséquences restent inconnues pour la santé. Malgré un projet de loi initial de Pierre Méhaignerie en 1976 visant à encadrer fermement la pratique, le texte sera vidé de sa substance. L'association et ses adhérents boycottent le veau aux hormones, et, comme des preneurs d'otages, font part de leurs revendications, réclamant entre autres le "maintien absolu de la loi de 1976 et l'interdiction de l'usage de tout anabolisant à des fins autres que thérapeutiques". Les consommateurs apprécient le mouvement. Les éleveurs beaucoup, beaucoup, beaucoup moins. Cette crainte des conséquences sanitaires à long terme nous renvoie directement à l'actuel combat contre la commercialisation des OGM. Dans un autre registre, depuis cette époque, on sait que les anabolisants, en plus de soigner les animaux, peuvent aider à gagner un Tour de France ou une médaille olympique.
3. Les lessives aux phosphates
Commençons par une petite définition de Wikipédia : Un phosphate, en chimie inorganique, est un sel d'acide phosphorique résultant de l'attaque d'une base par de l'acide phosphorique. Voilà. C'est plus clair ? Non ? Bon… Les phosphates étaient utilisés aussi bien dans les lessives que dans les engrais. Le problème, c'est qu'ils sont très polluants et qu'en grande concentration, ils peuvent détruire l'environnement aquatique (mer ou rivière) dans lequel ils finiront inévitablement leur vie. D'où le test et la mise en lumière des lessives sans phosphates avec le titre qui paraissait incroyable pour l'époque (en 1989) : "Lavez blanc sans polluer !". Depuis, les phosphates ont été interdits dans les lessives en 2007. Grâce à Que Choisir ? Et pourquoi pas ?
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