Boire & Manger

Hausse des prix de l’alimentaire : une occasion de se mettre au bio ?

Les produits issus de l'agriculture conventionnelle les plus touchés par la hausse des prix sont… (sources : Le Figaro, Leclerc)

la farine, avec 15 à 28% d'augmentation selon les marques
le café, avec 10 à 22% (15% pour le Robusta, 22% pour l'Arabica)
l'huile, avec 5 à 8% (4 à 6% pour les huiles de tournesol et d'arachide)
les pâtes, avec 5 à 10%
les biscuits, avec 4 à 10%
le pain et le chocolat ex aequo avec 5 à 7%,
le beurre, avec 4 à 8%
le fromage, avec 2 à 4%

Ceux qui devraient rester stables pour le moment sont… les plats cuisinés, le riz, les glaces et certaines eaux minérales.

Ceux qui ne sont pas concernés par cette augmentation, parce qu'ils ne sont pas rentrés dans les négociations de prix entre fabricants et distributeurs sont : les produits de marque des distributeurs, la viande et les légumes.

Comment faire passer la pilule ? Selon Jacques Creyssel, le délégué général de la FDC ( Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), l'augmentation des prix, alimentaire et non-alimentaire confondus, sera de 2% en moyenne et se fera de façon "progressive et modérée". Sauf que si on ne prend que les produits alimentaires, on arrive déjà à une hausse de 3 à 3,5%, selon le grand distributeur Leclerc. De plus, les produits concernés sont tous des produits de base de l'alimentation. Pour compenser, les grandes enseignes – qui ne perdent jamais le Nord – ont déjà lancé des opérations promotionnelles tout azimut, et sont parvenues à conserver les prix de leurs produits de marque distributeur.

Selon Alain Bazot, le président de l'UFC-Que choisir, cette hausse est inacceptable car les variations de prix sont toujours à sens unique, et au détriment des consommateurs : les prix des matières premières étaient en baisse depuis deux ans, mais les prix des produits alimentaires, eux, n'ont pas baissé. Cela signifie que la marge a été absorbée par la grande distribution et les intermédiaires. Alain Bazot précise dans son blog qu'aucune association de consommateurs n'était présente lors de la réunion ministérielle du 2 février, où a été décidée cette hausse "juste et contrôlée". Ce dernier n'a en effet appris la tenue de cette réunion que deux jours plus tard, à laquelle l'UFC-Que Choisir n'avait de fait pas été conviée.

Comment, dans de telles conditions, le consommateur peut-il manger correctement tout en défendant le contenu de son porte-monnaie ? Manger bio ? Oui, mais c'est plus cher, et le secteur n'est pas épargné par la hausse des prix. Cependant, le marché bio résiste à la crise car les prix des aliments bios sont moins touchés par les fluctuations financières, et restent généralement plus stables. Cela dit, consommer bio est aussi et surtout une façon d'être. Le secret réside dans la sim-pli-fi-ca-tion. De quoi ? De tout : production, transport, emballage, distribution, consommation… En gros, tout ce qui est compliqué pollue plus et coûte plus cher. A court terme, le bio coûte plus cher. Mais à long terme, ce sont les aliments non-bios qui coûtent le plus cher (lire l'interview d'Isabelle Saporta, qui explique tout cela très bien) Avec une dynamique de simplification, si l'alimentation bio se développe, la balance des prix devrait finir par s'inverser.

En attendant que le gouvernement français et la PAC investissent à fond dans l'agriculture biologique pour la rendre accessible à tous, voici quelques trucs pour acheter bio de façon économique. (au passage, cela marche aussi pour le non-bio, mais ce sont le plus souvent les producteurs et les distributeurs bios qui proposent des produits correspondant aux critères qui vont suivre).

1. Choisir les produits les moins transformés et les moins emballés possible : chaque transformation implique un intermédiaire, et donc un surcoût. Il n'y a rien de tel que de faire sa cuisine de A à Z. En bio comme ailleurs, évitez les plats préparés qui reviennent très cher. Dans les magasins bios, vous pouvez trouver de nombreux produits en vrac, comme les céréales, la farine, les pâtes, et les fruits et légumes secs, le sel, le sucre. C'est tout bénef parce qu'ainsi vous économisez l'emballage et le prix de l'emballage. En général, cela ne revient pas beaucoup plus cher qu'un produit non-bio de marque. Evitez aussi de consommer trop de viande, car c'est l'aliment qui consomme le plus de ressources à la production.

2. Choisir les produits qui ont le moins voyagé : le top, c'est ceux qui sortent de votre jardin. Vous pouvez vous procurer des semences de fruits et légumes bios adaptés au climat et au sol de chez vous chez des associations comme Kokopelli. Sinon, on ne le répètera jamais assez : achetez local ! Non seulement c'est plus écologique parce que ça évite le transport, mais en plus cela revient moins cher, parce que ce transport a un coût. La vente locale se décline sous de multiples formes : vente directe chez le producteur, marché local, Amaps… il y a même des producteurs qui vous invitent à venir cueillir vos fruits et légumes vous-mêmes, comme ça le prix de la main d'oeuvre est directement déduit de votre ticket de caisse (trouver un exemple) !

3. Choisir les produits les moins anachroniques : en clair, pas de fraises en plein hiver, pas de chou de bruxelles en plein été. Les complications dues à la consommations de fruits et légumes anachroniques sont diverses et variées : elles se rapportent, selon les produits et les saisons, aux méthodes de production (serres, traitements…) ou aux méthodes de conservation ( conserves, surgelés…).

4. Choisir les produits dont vous avez besoin : autrement dit, évitez les gadgets alimentaires.

5. Perdre du temps à lire les étiquettes, à comparer les prix et à chercher des informations pour gagner de l'argent sur le panier de la ménagère.

+ d'infos : Amap, Kokopelli, bio-pas-cher.fr, cueillette à la ferme, Alain Bazot

 

 

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