Le 18 décembre 2009 s'achevait au Danemark la Conférence de Copenhague sur le climat. Le constat est unanime : un échec. Un enfant apprend à marcher et tombe : il se remet sur ses deux jambes et retente sa chance. Et bien c'est tout pareil pour nos dirigeants : , au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre 2010. Retour sur ce qui a fait échouer les négociations à Copenhague, et donc sur les erreurs à ne pas répéter à Cancún.
Arriver à un accord contraignant : à Copenhague, l'accord finalement signé était un accord de principe, s'entendant sur une limitation de 2 degrés dans la hausse globale des températures d'ici 2050. La Chine et les Etats-Unis, les deux plus gros pollueurs de la planète, ont oeuvré en ce sens face à des acteurs comme Nicolas Sarkozy qui voulaient finaliser un accord contraignant.
Concernant les émissions de gaz à effet de serre, les participants ne se sont pas engagés sur aucun objectif chiffré. Quand l'Union Européenne espère diminuer ses émissions de 80% avant 2050, le reste du monde n'avance aucun chiffre. Aucune avance, donc.
On avait parlé d'une autorité mondiale, d'une espèce d'Agence mondiale de l'environnement qui pourrait aller vérifier sur place si les signataires tiennent leurs engagements ? C'était sans compter sur la Chine, ce grand pays démocratique ouvert au monde, qui a catégoriquement refusé une intervention étrangère sur son sol. Au lieu de cela, des vérifications faites sous l'égide des pays contrôlés. Vive la transparence.
Quant au financement, il a lui aussi constitué un point d'achoppement important. Comment imposer aux pays les plus pauvres de financer des plans de réduction des émissions de CO2 ? En les aidant. 30 milliards de dollars dans un fonds alimenté par les pays développés sur les trois prochaines années, puis 100 milliards par an jusqu'en 2020. En parallèle, l’ONU estime à 500 milliards de dollars par an le montant nécessaire pour aider les pays en développement à atténuer l'impact des changements climatiques tout en poursuivant leur chemin vers la croissance économique.
Finalement, après 10 jours de tractations, au cours desquels chacun a défendu ses intérêts et où l’absence d’un vrai leadership s’est révélé criant, le processus d'accord contraignant s’est trouvé enrayé. Cependant, au-delà des tractations politiciennes, et comme nous le soulignions déjà dans un article précédent, l'activité des ONG et des diverses associations mérite d'être soulignée, et il faudra encore compter sur elles pour montrer à nos dirigeants que l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique comptent toujours aux yeux du monde.
Les espoirs sont donc reportés sur la conférence de Cancún (pas très loin de Mexico, vous savez, la ville la plus polluée du monde), et sur les réunions préparatoires qui ont eu ou auront lieu tout au long de cette année 2010.
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