Ecologie & Société

Paradis tropical ou île-poubelle ?

Vous
habitez Toulouse. Il fait très chaud. Vous achetez une bouteille d’eau
et la buvez. Le bouchon vous échappe (ou vous le jetez volontairement,
mais on vous accorde le bénéfice du doute) et file dans la bouche
d’égout la plus proche. Les égouts l’emmènent dans la Garonne. Il suit
le courant du fleuve, se retrouve à Bordeaux. Direction l’Atlantique.
Après plusieurs années à voguer dans l’océan, il est pris dans un
courant vers la Floride, là-bas. Ce courant tourne en rond, sur
lui-même. Votre bouchon finit par s’agréger avec d’autres déchets ayant
suivi plus ou moins le même chemin. Pour former un amas. Qui s’agrège à
un autre amas. Et ainsi de suite. Et on arrive vite à une masse
gigantesque.

C’est une de ces masses gigantesques qui a été
découverte et dénoncée récemment par l’ONG SEA, à un millier de
kilomètres des côtes floridiennes. Un "continent de plastique".
Immense. Sur lequel des oiseaux suffoquent après avoir avalé des
déchets plastiques. Où des poissons subissent le même sort. Bref, une
plaie pour la vie animale aquatique
. Et le drame, c’est que ce
continent artificiel n’est pas le seul…

Pour attirer
l’attention sur ce(s) fléau(x), un cabinet d’architectes hollandais a
lancé un projet d’île artificielle uniquement constituée des plastiques
récupérés dans les océans
, qui flotterait et aurait une surface de
10 000 kilomètres carrés, soit l’équivalent d’Hawaii. "Fabriquée" à
partir des déchets déjà présents dans les océans, ceux-ci seraient
ainsi nettoyés (ou du moins les déchets seraient regroupés), et une
nouvelle "terre" verrait ainsi le jour, sur laquelle un environnement
durable serait bâti
.

Le cabinet avance par exemple l’idée d’y
accueillir les futurs réfugiés climatiques. Ils vivraient dans des
habitations durables, les toilettes sèches équipant les immeubles et
maisons serviraient à fertiliser les terres cultivables qui ont été
pensées sur l’île. Probablement située dans l’océan Pacifique (là où la
plus grande concentration de déchets plastiques a été observée), cette
île serait alimentée en électricité propre, d’origine solaire ou
utilisant l’énergie des vagues. Un projet un peu utopique de nouveau
départ pour le genre humain.

Un site internet dévoilant tous les
aspects du projet a été mis en ligne. Une façon dénonciatrice et
originale d’aborder le problème de la pollution des océans.

+ d’infos : www.recycledisland.com

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