Des hypers écolos ?

Introduction

Les
hypermarchés… Des galeries marchandes de dizaines de magasins, des
millions de mètres carré, des fontaines, des parkings allant du très
grand au gigantesque, des milliers d’employés, des millions de clients
quotidiens, des millions de tonnes de denrées vendues… Les hypermarchés
sont devenus de véritables petites villes en périphérie des villes.

Toujours plus grands, toujours plus de produits référencés, ils sont lancés dans une course au gain et à la rentabilité dans un milieu ultra-concurrentiel.
En effet selon les dernières statistiques officielles datant déjà de
2007, le nombre d’hypermarchés (+ de 2500 mètres carré) et de
supermarchés (entre 400 et 2500 mètres carrés) sur le territoire
national s’établissait alors à 1809. Contre 541 seulement en l’an 2000.
Leclerc domine ses concurrents chez les hyper avec 17,5% de part de
marché (PDM), et Intermarché fait la loi dans les supermarchés avec
12,9% de PDM. Chaque enseigne essayant de gratter un pourcentage à ses
concurrents.

On est alors en droit de supposer que le développement
durable et le respect de l’environnement doit être le cadet des soucis
des super-distributeurs. Pourtant, certaines des plus grandes enseignes
ont engagé des efforts pour réduire leur impact environnemental. Nous en avons sélectionnés quelques-unes et vous présentons leurs efforts.

1. Carrefour

Le groupe rénove son centre commercial situé à Chambourcy, dans les Yvelines. Et il a fait de l’intégration paysagère un de ses chevaux de bataille. Une toiture végétalisée
sera ainsi mise en place. La façade et les charpentes du nouvel hyper
seront en bois labellisé FSC. Des murs eux aussi végétalisés assureront
une meilleure isolation phonique et thermique. Et un système de récupération des pluies
devrait rendre le magasin moins gourmand en eau. Le bâtiment sera
orienté pour bénéficier au maximum de l’exposition au soleil. De même,
le parking semi-enterré à étage bénéficiera de la lumière naturelle, et
sa conception et ses ouvertures assurent une ventilation naturelle à
l’ensemble, qui se passera donc des classiques systèmes de
ventilations, de leur consommation d’énergie ahurissante et de leur
ronron assourdissant. Bref, des efforts considérables ont été faits pour cet hypermarché
en grande banlieue parisienne par Carrefour. Ne reste plus qu’à étendre
cela aux autres hyper du groupe (221 au dernier recensement, dont
beaucoup dépassant les 7000 mètres carré). Un magasin éco-responsable à
Chambourcy ? Oh oui.

2. Ikea

La
marque suédoise qui vend des meubles aux noms imprononçables a elle
aussi un magasin vitrine en matière d’environnement. c’est celui de Tourville-la-Rivière au sud de Rouen, en Seine Maritime. Comme chez Carrefour, un système de récupération d’eau est installé. Mais la différence se fait au niveau du chauffage et de la climatisation. Ikea a fait le choix de la pompe à chaleur et de l’énergie géothermique
pour faire varier les températures dans son magasin normand. Une source
d’énergie renouvelable 50% moins chère que l’électricité classique. Un
effort particulier a été fait sur l’isolation, avec une couche de près
de 30 centimètres d’isolant sur chaque paroi du magasin. Des panneaux solaires chauffent l’eau utilisée dans les sanitaires. Autre différence avec Carrefour Chambourcy, des centrales de traitement d’air installées sur les toits.
Elles récupèrent l’air chaud sortant du magasin pour réchauffer l’air
neuf entrant. Idem avec l’air froid. Une empreinte écologique réduite,
une facture énergétique réduite aussi. Ikea prévoit de rentrer dans ses
frais d’ici 8 ans. Il fallait y penser. Ou comme on dirait là-bas : Han måste tänka.

3. Leroy Merlin

L’enseigne de bricolage a récemment ouvert un magasin à Valence, dans la Drôme. Là aussi, le bâtiment se veut être un modèle écologique. Son toit est ainsi recouvert de 5785 mètres carré de panneaux solaires
qui produiront 115% de la consommation conventionnelle du magasin et
qui en font un bâtiment à énergie positive. Un effort particulier a
aussi été fait sur les dispositifs d’éclairage. LED pour les
enseignes lumineuses, tubes fluorescents en magasin qui consomment 5
fois moins et durent 15 fois plus longtemps qu’une lampe à
incandescence classique… Comme ailleurs, les eaux de pluie seront récupérées et réutilisées. Un procédé électrique les transforme même en détergent, supprimant ainsi l’usage de produits d’entretien
souvent polluants. Espaces verts et éoliennes agrémentent le site.
C’est donc là aussi un magasin se voulant exemplaire et durable.

4. Leclerc

Leclerc
est une chaîne qui fonctionne différemment des autres. C’est un système
de franchise, dans lequel chaque directeur de magasin est entièrement
responsable de son développement. Ainsi, le directeur du Leclerc de Saint-Aunès dans l’Hérault a décidé de transformer son magasin en une des plus grandes centrales photovoltaïques d’Europe.
Comment ? En utilisant un espace généralement oublié : les parkings.
Exposés en plein cagnard, ceux-ci offrent des surfaces immenses
inexploitées. Le directeur a donc fait installer 5472 panneaux photovoltaïques sur son parking de 1300 places.
Fixés à des structures en bois, ils assurent non seulement une
production d’électricité verte conséquente (équivalente à la
consommation annuelle de 400 familles), mais aussi… de l’ombre. C’est
bête mais il fallait y penser. En plus de ça, c’est plutôt esthétique.