En 2016, elle avait été purement et simplement annulée en raison des récents attentats de l'époque. En 2017, c'est une version allégée à laquelle nous avons eu droit, en raison de mesures de sécurité exceptionnelles. Après deux années qui ont laissé planer le doute quant à la pérennité de l'événement, en 2018, elle est enfin de retour, parée de ses plus beaux atours : la braderie de Lille s'est tenue le week-end dernier.
Sur une centaine de kilomètre de trottoirs, des milliers de bradeux essaient d'attirer une partie des 2 millions de visiteurs qui arpentent cet immense bric-à-brac. Et dans les restaurants, les moules frites sont servies dans des proportions vertigineuses : 500 tonnes de mollusques sont en effet écoulées à chaque édition, et les restaurateurs exposent avec fierté devant leurs commerces les tas de coquilles, avec l'espoir de faire mieux que la concurrence.
Cette année, la mairie de Lille a choisi de jouer avec cette tradition, en proposant aux restaurateurs de réunir leurs coquilles de moules en un seul et même tas. L'objectif ? Confier cette masse de déchets à une entreprise locale spécialisée dans l'upcycling : réduits en poussière et compressés avec du calcaire, les coquillages sont alors transformés en dalles de carrelage dans une usine de Roubaix. Le matériau obtenu sera ensuite vendu entre 45 et 50€ le mètre carré, soit plus ou moins le prix d'un carrelage classique.
Si l'objectif initial de l'opération était de collecter jusqu'à 200 tonnes de coquilles, il a fallu se contenter de 4 tonnes à peine. Pourquoi ? Car pour favoriser le processus de recyclage, il était demandé aux restaurateurs de fournir des coquilles nettoyées, séparées des déchets de frites, des couverts en plastique ou de serviettes rince-doigts. Or, une telle opération demande du temps et de la main d’œuvre, ce dont ne disposent pas forcément tous les commerces, malgré la bienveillance affichée à l'égard de l'opération.
Rendez-vous tout de même en 2019 pour faire exploser le record ?
Photo : DavidHuan/Flickr/CC
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