Ecologie & Société

Au Brésil, les billets de banque recyclés en engrais

"Que faire des billets de banque usagés ?"

Voilà une question que l'on se pose rarement. Et pourtant, à force de passer de main en main, ces petites feuilles de papier se détériorent rapidement avant qu'arrive le moment fatidique : les billets ne sont plus utilisables. Si en Europe le mode de destruction choisi est le déchiquetage puis l'incinération, la banque centrale du Brésil mène une expérience un peu différente avec ses réals.

Dans l'Etat du Pará, et en collaboration avec l'Université fédérale rurale d'Amazonie (UFRA), elle teste un recyclage original des 13 tonnes de billets qu'elle doit éliminer chaque mois, ce qui représente pas moins de 2,3 millions de coupures. Ce n'est pas forcément par conscience écologique pure que la Banque Centrale se prête à ce petit jeu, mais parce que la loi va l'y contraindre dès 2014. Pour anticiper son application, elle a alors financé depuis des mois des bourses scientifiques étudiantes, pour imaginer le meilleur moyen possible de se débarrasser proprement de cette masse de papier-monnaie usagé. Et c'est la technique imaginée par l'UFRA dont nous parlions plus haut qui a emporté la mise.

En mélangeant le résidus de billets déchiquetés à des débris végétaux et à des déchets de fruits et légumes, on obtient un compost qui, une fois déposé sur les terres agricoles, permet de régénérer les sols et de les fertiliser. Selon le Courrier International qui rapporte l'innovation, quelques modestes agriculteurs de cette région de l'Amazonie se sont rendus à l'université pour apprendre à fabriquer eux-même cet engrais si spécial, puis ont reçu il y a deux mois les premiers billets déchiquetés.

Depuis, une demie-tonne de coupures ont été utilisées : ne reste plus qu'à trouver une solution pour les 12,5 tonnes restantes. Avec une surface agricole utile de 340 millions d'hectares, soit quasiment deux fois plus que ce que possède l'Union Européenne toute entière, cela ne devrait pas poser trop de problèmes…

Première journée de lutte contre le gaspillage alimentaire

Article précédent

Greenpeace au soleil de l’Arctique

Article suivant

Tu pourrais aussi aimer

commentaires

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *