Quand une ville est désignée pour accueillir un grand évènement, elle se fait belle. Et ce d'autant plus lorsque l'évènement est promis à une exposition médiatique hors-norme. On a ainsi le souvenir en 2008 de Pékin, qui, quelques mois avant d'accueillir les Jeux Olympiques, avait pris soin de détruire ses vieux immeubles, d'éloigner ses centrales à charbon vers les campagnes pour purifier l'air de la ville, ou plus simplement de renvoyer ses pauvres et ses mendiants qui devaient porter atteinte à l'image du miracle chinois.
Dans une moindre mesure, Rio de Janeiro entame une mue semblable. La ville a été désignée pour accueillir le sommet de l'ONU sur le développement durable, Rio+20, 20 ans après avoir déjà accueilli le Sommet de la Terre. A côté des plages paradisiaques, la décharge à ciel ouvert de Gramacho, la plus grande d'Amérique Latine, est la honte de la cité carioca. Ouverte en 1976, Elle recevait au plus fort de son activité 8000 tonnes d'ordures quotidiennes. Et sur cette montagne de déchets, ce sont près de 20 000 travailleurs parmi les plus pauvres qui s'affairent et essaient d'en tirer une quelconque richesse.
Mais en 2004, des infiltrations dans les sols et une pollution (bizarre…) sont détectées et la mairie de Rio décide sa fermeture. 2004-2012 : il aura donc fallu huit longues années pour en finir avec Gramacho. C'est toujours ça que les 115 chefs d'Etats attendus pour la conférence de l'ONU ne verront pas.
Quant à l'autre phénomène alarmant de Rio de Janeiro, ses bidonvilles, le gouvernement s'est lancé dans une vaste opération de pacification de ces quartiers. Cela aurait-il un rapport avec la Coupe du Monde de football qu'accueillera le Brésil en 2014 ou avec les JO prévus à Rio en 2016 ? Peut-être bien, oui…
commentaires