Acheter de l'or aujourd'hui, c'est, potentiellement, soutenir des pratiques d'un autre âge. D'un point de vue environnemental d'abord : partout sur le globe (notamment en Guyane française), des chercheurs d'or clandestins, les orpailleurs, ravagent la nature pour parvenir à extraire le précieux métal. Pour parvenir plus facilement à leurs fins, ils utilisent de grandes quantités de mercure, un métal qui leur permet d'amalgamer l'or plus facilement (ce qui avait été dénoncé par le WWF). Evidemment, ce métal hautement toxique est répandu en grandes quantités dans les rivières locales, la faute à des trafiquants qui s'assoient sur les lois et l'éthique environnementale.
D'un point de vue humain ensuite : l'extraction de l'or est un business tellement lucratif que des réseaux mafieux n'hésitent pas à exploiter des travailleurs en quête du moindre emploi, même le pire. Conditions de travail scandaleuses et salaires de misère, rien ne leur est épargné. Pour que vous, consommateur placé tout au bout de la chaîne de l'or, puissiez être certain de ne pas contribuer indirectement à tout cela, des filières vertueuses se créent.
Chopard, joaillier suisse, vient ainsi de prendre l'engagement de ne plus fabriquer ses bijoux qu'à partir d'or extrait de manière durable. Pour s'assurer de cela, l'entreprise se tourne vers le label Fairmined, qui se définit comme étant un "label de certification qui atteste de la provenance d’or produit par des mines autonomes, responsables, artisanales et à petite échelle."
Cependant, Chopard étant présente dans 125 pays, les volumes d'or éthique proposés par FairMined ne suffisent pas à combler l'appétit du joaillier. Qu'à cela ne tienne, il a prévu de se tourner vers le recyclage de métal précieux mais aussi vers l'association Responsible Jewellery Council (RJC) : celle-ci réunit plus de 1000 acteurs du commerce de l'or qui se retrouvent autour de pratiques positives communes et d'une volonté d'amélioration continue partagée. Rappelons tout de même à toutes fins utiles, que RJC avait été pointée du doigt en 2013 par une coalition d'ONG qui lui reprochaient la pauvreté des standards éthiques qu'elle avait à l'époque adoptés. Depuis, l'association a eu 5 ans pour mettre de l'ordre dans ses pratiques.
En apportant un soin particulier à son approvisionnement, c'est bel et bien l'intégralité de ses collections horlogères et joaillières que Chopard va convertir à l'or durable. "Pas avant la Saint-Glinglin" vous dites-vous ? Pas du tout : le groupe genevois vise le mois de juillet 2018 pour remplir son ambitieux objectif.
Photo : www.chopard.com
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