Mener une bonne politique de la Ville, c'est aussi bien savoir gérer le présent qu'anticiper l'avenir. A Copenhague, la mairie a ainsi demandé à deux cabinets d'architecture et de design de réfléchir à une profonde transformation du port de la ville. Baptisé "Blue Plan", ce projet de réhabilitation du port ferait une place conséquente aux loisirs doux, à l'écologie et à la pédagogie.
Les deux cabinets missionnés soulignent tout d'abord la propreté des eaux de la capitale danoise qui fait partie du cercle très restreint des grandes métropoles possédant un port dans les eaux duquel il est possible de se baigner et de pêcher, sans risquer quoi que ce soit. Une pureté qui encourage les architectes à imaginer toutes sortes de loisirs, accessibles par exemple via des berges réaménagées. Celles de l'opéra de la ville par exemple seront transformées en un vaste parc dans lequel de la musique classique sera diffusée. Relaxation garantie. D'autres quais seront, eux, aménagés en base de loisirs nautiques : natation, kayak et plongée sous-marine seront au programme, autant d'activités au bilan carbone très réduit. Mais réaménager des berges, c'est à la portée de n'importe quelle capitale. La preuve, même Paris s'y attèle. Et Dieu sait que les eaux de la Seine ne peuvent pas revendiquer la même propreté que celles de Copenhague…
Ce qui impressionne dans le projet de la capitale danoise, c'est l'implantation d'îles artificielles. L'une d'elle, baptisée "House of water", prélèvera directement de l'eau dans le port pour offrir aux visiteurs saunas et bains chauds. Et comme l'eau est appelée à devenir l'une des (sinon "la") principales richesses du monde de demain, une large place sera réservée à la pédagogie, aux problèmes et aux solutions que l'eau peut créer, et aux méthodes pour conserver intact ce bien si précieux.
L'autre île emblématique du projet s'appelle Fugleøen en version originale, ou "L'île aux oiseaux". Celle-ci consiste en une île posée au milieu du port, où se mêlent arbres, herbes et rochers. Aucun bâtiment, aucune régulation humaine de quelque sorte que ce soit. Cette île servira de refuge à toute la biodiversité locale, oiseaux, insectes ou animaux terrestres qui arriveraient à y accéder. Une fois peuplée, elle devrait accueillir la visite de nombreux scolaires de la ville, qui seront sensibilisés aux nombreuses problématiques liées à la biodiversité. L'île aux oiseaux permettra également de prolonger la trame verte de Copenhague : la ville qui envisage d'être neutre en émissions de CO2 d'ici 2015, se dote chaque année de 5000 mètres carré de toitures végétalisées, qui servent autant à enregistrer des économies d'énergie qu'à offrir un habitat à la biodiversité citadine.
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Après avoir accueilli la Conférence sur le climat en 2009, la ville de Copenhague ne semble pas disposée à interrompre son processus de "verdisation". Qui ira s'en plaindre ?
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