Ecologie & Société

Coupe du Monde: la poule des Bleus est-elle verte ? (1/3)

Introduction

Avant de soulever le trophée (car la France sera championne du monde, au cas ou vous ne seriez pas au courant), il faudra à nos Bleus se dépêtrer de nombreux adversaires, et ce dès le premier tour de la compétition, où 3 nations nous sont opposées.

L’occasion de nous arrêter sur chacun de ces 3 concurrents à la qualification pour les huitièmes de finale : Subissent-ils eux aussi des scandales écologiques dont nous n’aurions pas vent en France ? Quel genre d’initiative pourrait montrer la voie à suivre en matière d’écologie ? Et, question subsidiaire: quel rapport entretient le pays avec l’animal qui le symbolise ? Nous vous proposerons pour les prochains jours précédant l’ouverture du Mondial un coup de projecteur sur chacun des adversaires des Bleus. Et nous commençons la série par le pays hôte de la compétition, l’Afrique du Sud.


1. Des scandales écolo, comme partout.

AfSud Medupi

Les compagnies minières : L’Afrique du sud est un pays au sous-sol immensément riche. Il contiendrait 90% des réserves mondiales de platine, 80% du manganèse, 73% du chrome, 45% du vanadium et 41% de l’or. De quoi voir venir. Et pour extraire ses ressources des sols, les compagnies utilisent des produits chimiques. Les conséquences sont parfois désastreuses : en 2002, une mine abandonnée par la compagnie Harmony Gold a  laissé s’échapper des eaux acides dans la rivière environnante. En réaction, les dirigeants ont préféré envoyer ces eaux acides dans le lac voisin, le lac Robinson, qui avait alors des eaux très poissonneuses. Le pH du lac est tombé à 2,2 et l’eau est devenue acide comme l’est le jus de citron. Peu de temps après, la zone a été déclarée "radioactive" par l’autorité sud-africaine régulatrice du nucléaire après que des concentrations élevées d’uranium aient été relevées.

La centrale à charbon de Medupi (en photo ci-dessus) : A la fin du mois de mars 2010, la Banque mondiale a accepté de prêter 3,75 milliards de dollars à une compagnie sud-africaine d’électricité. 7% de cette somme ira au financement des énergies renouvelables, soit plus de 250 millions de dollars. Pas mal, non ? Attendez la suite… 80% (3 milliards) de la somme financera la construction d’une méga centrale à charbon, dont le fonctionnement rejettera, tenez-vous bien : 25 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année. Ce qui équivaut à 5% des émissions totales d’un pays comme la France. Le financement de cette centrale par la Banque mondiale a d’ailleurs fait l’objet d’un dépôt de plainte par Les amis de la Terre et Earth Africa, deux ONG qui estiment qu’en plus de son impact environnemental évident, la centrale bénéficiera aux grandes compagnies étrangères plutôt qu’au peuple sud-africain.


2. La voie à suivre ?

AfSud Stade

L’espoir pour le pays est celui que les bonnes résolutions prises avant le début de la Coupe du Monde ne soient pas abandonnées. Par exemple, le programme "Greening Soweto", visant à rendre le plus grand township de Johannesburg plus vert ne devra pas rester un coup d’essai, et les 300 000 arbres plantés pour l’occasion pourraient servir d’exemple à d’autres villes. Toujours dans l’optique de Greening Soweto, 15 000 habitants de Johannesburg seront éduqués sur l’importance de nettoyer et de prendre soin de leur environnement.

A Durban, autre ville hôte de certains matchs du Mondial, c’est le stade Moses Mabhida qui symbolise l’orientation durable de l’organisation : son toit est équipé d’un système de récupération des eaux qui lui permet de réduire sa consommation d’eau de 74%, le tri des déchets y sera obligatoire, et les vendeurs de nourriture auront l’obligation de vendre celle-ci dans des emballages recyclables.

Si l’on se projette à l’échelle du pays, c’est le programme "Green Goal" qui devrait nous emmener vers le début de ce Mondial, avec pour ambition d’en faire un évènement économe en énergie. Chaque pan de l’écologie est concerné : économies d’énergie, récupération des eaux, gestion optimisée et tri des déchets, transports publics développés, bâtiments moins énergivores… Des lampadaires et des feux de circulation à énergie solaire, la création d’un "passeport vert" qui conseillera aux visiteurs les meilleurs moyens pour visiter durablement, mise en place du tri sélectif dans les zones de restauration, plantation de centaines de milliers d’arbres dans les villes hôtes de façon à compenser l’impact des centrales à charbon pour les alimenter en électricité…

Tous ces projets, toutes ces réalisations, ont été financées non seulement par les autorités locales, mais aussi grace au soutien financier du FEM, le Fonds Mondial pour l’Environnement. Et selon la directrice de celui-ci, Monique Barbut, "le FEM s’est engagé à agir localement pour un impact mondial. Ce projet vise à laisser un héritage environnemental en Afrique du Sud, longtemps après le dernier coup de sifflet". Un avenir que l’on peut imagner résolument vert pour l’Afrique du Sud.


3. Le springbok, symbole de l’Afrique du Sud

Springbok

Pour les amateurs de rugby, le nom de l’animal symbôle de l’Afrique du Sud sonne comme une évidence… le springbok. L’animal est tellement rattaché à l’image du pays qu’il en a donné son nom à l’équipe nationale de rugby, sacrée pour la première fois championne du monde en 1995 en arborant un springbok sur son maillot. Cette victoire marquant la fin de l’Apartheid et le début d’une nouvelle ère dans la Nation arc-en-ciel a contribué à populariser cet animal. Mais au fait, qu’est-ce qu’un springbok ? Et pourquoi un nom aussi barbare ?

Le springbok tire son nom du néerlandais et signifie "antilope sauteuse". Remercions wikipedia pour cette précieuse information. L’animal, malgré une dégaine d’antilope tout ce qu’il y a de plus commune n’en reste pas moins étonnant. Quand il est en danger, poursuivi par un tigre pataud ou une lionne un peu plus rapide, ses jambes surpuissantes peuvent propulser sa carcasse de 50 kilos à une vitesse frôlant les 100 km/h. En plus de cette étonnante aptitude à la course, le springbok à cette bonne habitude de dresser une crête de poils blancs sur toute la longueur de son corps, histoire d’avertir ses petits copains. Et en cas d’attaque, il lui reste toujours la solution de faire des bonds de plus de 3 mètres de haut et d’essayer de ficher des coups de cornes à son opposant. Pas bête.

Principalement installé en Afrique du Sud, cette gazelle peuple également la savane de la Namibie et du Botswana, les 2 pays limitrophes au Nord de l’Afrique du Sud. Si dans les temps un peu éloignés, les hardes de springboks pouvaient atteindre un million d’individus, les effectifs se sont considérablement réduits au cours des décennies : victime de la chasse à cause de la grande qualité de sa viande, le springbok peuple les plaines en nombre beaucoup moins important qu’auparavant. Cependant, dans le seul parc du Kalahari en Afrique du Sud, nos gazelles bondissantes seraient encore 20 000. Et les populations augmentent doucement mais sûrement.

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