Les énergies renouvelables se développent d'année en année sur le territoire français : le parc éolien représentait en 2013 8000 MW, soit l'équivalent de la puissance moyenne d'un réacteur nucléaire, tandis que le parc photovoltaïque représentait 4000MW. Cependant, cette production est-il suffisante aujourd'hui pour satisfaire la demande en énergie verte des consommateurs d'électricité ?
Les barrages hydrauliques, première énergie renouvelable française
En comparaison avec d'autres pays comme l'Allemagne qui a misé sur un développement très rapide de ses filières renouvelables, la demande en électricité française n'est encore satisfaite qu'à 18,6% par les énergies renouvelables. Or la contribution de l'énergie hydraulique à cette part des renouvelables s'est élevée, en 2013, à plus de 75%, reléguant encore le solaire, l'éolien et la biomasse à la portion congrue. Cette proportion est liée au choix des gouvernements de développer l'énergie hydraulique depuis plusieurs décennies, alors que les autres énergies ont fait une apparition plus récente dans le paysage français.
Conséquence logique : chez tous les fournisseurs qui proposent des offres d'électricité 100% verte, l'énergie provient en fait entre 95 et 100% des barrages hydrauliques. C'est le cas des fournisseurs d'électricité de taille moyenne comme GDF Suez et Direct Energie, comme des fournisseurs spécialisés comme Planète Oui et energem (en savoir plus sur les concurrents d'EDF). Le fournisseur historique, de son côté, est le seul à ne proposer aucune offre 100% verte, bien qu'il soit tenu par l'Etat de racheter la production de toutes les centrales solaires et éoliennes en activité sur le territoire. L'offre phare d'EDF, EDF Bleu Ciel, inclut donc au total 9,5% d'électricité verte, et au sein de cette part, 8% d'hydraulique.
Parce que l'électricité ne se stocke pas facilement, et surtout parce qu'il n'est pas possible de suivre le chemin d'un électron dans le réseau de transport d'électricité, le client d'électricité verte ne consomme jamais de l'électricité verte stricto sensu. Par contre, le système des "Garanties d'Origine" a été mis en place qui permet à un fournisseur d'acheter de l'énergie renouvelable accompagnée d'un certificat. Au moment de revendre cette énergie à ses clients, le certificat est détruit, un peu comme si on déchirait le papier sur lequel il est imprimé.
Le gaz vert, une révolution imminente
Il existe également un "gaz vert", le biométhane, qui résulte de la décomposition de matières organiques comme les lisiers ou les résidus des cultures. Bien que sa combustion émette des gaz polluants au même titre que le gaz naturel, ce gaz est considéré comme vert parce qu'il provient de matières organiques qui ont capturé le dioxyde de carbone de l'atmosphère seulement quelques années auparavant, contrairement au gaz naturel dont l'apparition a demandé des millions d'années. Le biométhane est une filière en pleine expansion : on compte 389 unités de méthanisation aujourd'hui en France, et 360 projets sont en cours. Mais pour l'instant, la production est encore largement insuffisante pour permettre aux fournisseurs de proposer des offres "100% gaz vert".
Avis aux impatients : plusieurs fournisseurs proposent déjà des offres de gaz "vert", mais il s'agit en fait de gaz compensé carbone. Le principe est que pour chaque gramme de CO2 rejeté dans l'atmosphère par combustion du gaz vendu (à raison de 0,182 gramme de CO2 par kWh de gaz…), le fournisseur s'engage à financer des projets en faveur de la sobriété énergétique, des énergies renouvelables ou encore de la reforestation. Les projets se déroulent principalement dans les pays en développement, et ont donc vocation à compenser les émissions de gaz à effet de serre par une réduction des émissions à un autre endroit du globe.
Pour les offres des fournisseurs verts, rendez-vous sur le comparateur de Selectra.
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