Durban, c’est fini

A défaut d'accord, 193 pays sont arrivés à un compromis. Un document comparable à une feuille de route, indiquant une direction vers laquelle il faut tendre, sans précision des moyens pour y parvenir. Une seule vraie certitude dans ce document : en 2015, tous les pays signataires vont à nouveau s'asseoir à la table des négociations pour formaliser un vrai accord.

La grande, l'immense bonne nouvelle de tout cela, c'est que la Chine, l'Inde et les Etats-Unis, seront de la partie dans 4 ans. L'autre bonne nouvelle, c'est que le monde semble prendre conscience de l'urgence : de 37 pays signataires du protocole de Kyoto en 1997, on arrive à 193 signataires potentiels pour cette nouvelle étape dans la lutte contre le réchauffement climatique global. Une deuxième période de ce protocole de Kyoto a justement été lancée, mais avec seulement l'UE et quelques autres pays (Suisse, Norvège…) hors grands pollueurs mondiaux.

La mauvaise nouvelle en revanche, c'est qu'aucun objectif chiffré n'est avancé dans cette feuille de route. L'Union Européenne a oeuvré pendant les négociations pour aboutir à un texte juridiquement contraignant, mais n'est pas parvenue à ses fins. Nathalie Kosciusko-Morizet a beau déclarer que "l'accord correspond à nos attentes", personne n'y croit vraiment. Et si tous les pays du monde semblent lutter avec vigueur (et rigueur, humour) contre la crise actuelle, ils ne mettent pas le même entrain à essayer d’endiguer le réchauffement climatique. Pour preuve, nous vous renvoyons vers l'article de Libération, où, entre pressions, menaces, et dénonciations, un triste aperçu de l'ambiance en Afrique du Sud nous est donné.

Tout ce petit monde s'est donné rendez-vous à la prochaine conférence COP18 qui se déroulera fin 2012 au Qatar, le plus grand émetteur de CO2 au monde par habitant. Ce même Qatar qui accueillait, en même temps que la conférence de Durban, le Congrès mondial du pétrole. Joli symbole…

Le mot de la fin est pour l'ONG Oxfam : "Avec cet accord, le monde se dirige comme un somnambule vers un réchauffement de 4°C".