Introduction
En tant que partenaire de l’enviromètre, MarcelGreen.com a interviewé Thierry Chicheportiche, Directeur des études et du marketing stratégique pour le groupe Fox / Natgeo Wild. Il nous présente le fonctionnement de l’enviromètre … et même quelques premiers résultats !
1. Qu’est ce que l’enviromètre ?
MarcelGreen.com : Bonjour Thierry ! Vous travaillez chez Natgeo Wild, et à quelques jours de la conférence de Copenhague, Natgeo Wild publie son premier enviromètre, en quelques mots quel est le thème de ce nouveau baromètre ?
Thierry Chicheportiche : Nous avons appelé ça un enviromètre car on voulait être au plus proche des comportements des français. L’environnement, l’écologie et le développement durable sont des thèmes qui sont de moins en moins sacralisés et qui font de plus en plus parti du quotidien des français. Et parce qu’ils sont de plus en plus à l’écoute de ces préoccupations environnementales, on a voulu lancer ce premier baromètre de l’écologie et du développement durable.
MG : Quel est le fonctionnement de ce baromètre ? Qui, en interrogeant qui ? (Période, nombre d’interviewés etc.)
TC : Cet enviromètre est tout récent, il a été réalisé entre le 9 et le 17 octobre 2009, il y a quelques semaines à peine. Il a été réalisé auprès de 2000 individus, ce qui est largement suffisant pour avoir un échantillon représentatif de la population. Tous les profils de la population sont donc traités, analysés, questionnés dans cet enviromètre, et a été réalisé par une société d’étude qui s’appelle Universal Research. Cette étude a donc été réalisée pour le compte de Natgeo Wild et Ouest France.
2. Objectifs et premiers résultats
MG : Quels sont les objectifs ? Est ce pour analyser ce qui se passe actuellement ? Constater une évolution ? Envisager les années à venir ?
TC : Alors tout bon enviromètre qui se doit, doit évidemment faire un point année après année pour voir quelles sont les progressions ou les régressions sur certains sujets. Cet enviromètre est donc appelé à être pérenne, il sera donc dupliqué chaque année, avec les mêmes questions évidemment. Ce qui ne nous empêche pas, selon l’actualité, d’avoir des questions un peu plus « focus » sur des sujets, des préoccupations du moment. Nous avons par exemple posé cette fois-ci des questions sur l’environnement, qui arrive en tête des préoccupations des français en ce moment. Ce n’est pas la première préoccupation, il faut être honnête, mais c’était dans le peloton de tête.
Ce sera donc un véritable rendez-vous annuel, contextualisé avec l’actualité.
MG : Quels sont les « faits marquants » des résultats ? Y a t-il des surprises … bonnes ou mauvaises … ?
TC : Oui il y a des surprises en effet ! Il y a surtout de grosses différences entre le déclaratif et l’actif. Car souvent les gens ne font pas tout à fait ce qu’ils disent, et la on avait des questions filtres qui permettaient un peu de voir où placer le curseur entre ce que l’on fait et ce que l’on dit. Et pour cela il suffisait simplement de parler au nom des autres, au nom de leur famille etc. et la tout de suite on avait un résultat qui était tout à fait différent. Et grâce à cette petite astuce si je puis dire, on a réussi comme ça à faire la part des choses …
Première surprise c’est le refus du catastrophisme. Il faut dédramatiser. Hors de question de parler de ça de façon oppressante, culpabilisante etc. C’est un sujet auquel on fait attention, bien plus que la grippe A par exemple – en tout cas mi-octobre, c’est donc intéressant de voir qu’en quelques semaines il peut y avoir des retournements de situations ! – On retrouve d’ailleurs ce que je dis dans le succès en demi-teinte du film de Nicolas Hulot, qui a été vu comme trop catastrophique. Quelque part il fait trop peur pour bien parler d’environnement, il ne faut pas trop faire peur pour parler d’écologie.
Être éco citoyen c’est une démarche simple, à la portée de tous, il s’agit de s’adapter, mais sans qu’il y ait ni rupture, ni sacrifice et certainement pas un retour en arrière !
3. L’enviromètre, quel message pour Copenhague ?
MG : Quel message cet enviromètre envoie t-il à nos dirigeants, avant qu’ils débattent et décident à Copenhague ?
TC : C’est qu’il faut en parler sans catastrophisme, ça c’est quelque chose de très très important. Le message aussi qu’on peut y voir, c’est que pour mettre en place des comportements durables, il faut aussi que les dirigeants, que les localités, que les régions etc. fassent le maximum. Il y a une vraie volonté de la part des français pour agir, mais ils se sentent un peu parfois délaissés. 72% des français se sentent par exemple délaissés par leur entreprise en matière de développement durable. A contrario, les gens de l’ouest de la France se sentent soutenus par leurs régions, et sentent de réels efforts en matière d’environnement.
MG : Quels sont les partenaires de ce baromètre ? Où pourront nous voir les résultats et les analyses ?
TC : Vous pourrez bien évidemment voir les résultats sur le site de Natgeo Wild, sur le site de Ouest France, à l’antenne sur National Geographic Channel, car nous allons faire une semaine spéciale avec une programmation spéciale sur l’environnement, sur l’écologie et l’éco citoyenneté. Nous aurons Anggun comme marraine, qui pendant toute la semaine, pendant la programmation spéciale, va délivrer les messages de l’enviromètre. Enfin, il y aura aussi quelques données et analyses sur MarcelGreen.com
MG : Etats, entreprises, citoyens, a qui faites-vous le plus confiance pour mener la révolution verte ?
TC : Citoyen, ça viendra des citoyens évidemment, ils ont toujours eu une longueur d’avance !
MG : En tant qu’éco citoyen, quels sont les gens simples pour préserver la planète ?
TC : Pour moi une action simple et très efficace, c’est le covoiturage. Il n’est pas pratiqué par beaucoup de français malheureusement. Il faut savoir qu’il y a une véritable sacralisation de la voiture en France, qui fait que nous prenons beaucoup de retard sur le covoiturage.
Sinon, symboliquement, le geste le plus partagé par les français et par moi-même, c’est de couper l’eau que ce n’est plus utile. Symboliquement c’est très fort de couper l’eau, et il faut faire très attention à cela.
MG : Proust, Cerdan, Pagnol, Duchamp, Green, quel est votre Marcel préféré ?
TC : Duchamp bien évidemment !
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Retrouvez les principaux thèmes de l’enviromètre sur le site de Natgeo Wild !
Etude réalisée en octobre 2009 auprès de 2000 internautes de 15+ représentatifs de la population française
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