Aujourd'hui, le gaspillage alimentaire représente une vraie problématique écologique. Dans le monde, chaque année, ce sont plus d'un milliard de tonnes de nourriture qui sont jetées aux ordures. Autant de biens alimentaires qu'il a fallu produire, transporter, puis détruire, pour un bilan carbone peu reluisant. Un milliard de tonnes de nourriture gaspillée donc, qu'une gestion plus intelligente pourrait grandement limiter. Une gestion plus intelligente, c'est justement ce que l'UE envisage pour ses 500 millions d'habitants en prévoyant une réduction de moitié du gaspillage alimentaire sur le territoire de l'Union d'ici à 2025. Si l'horizon peut sembler lointain, la révolution a déjà commencé près de chez vous.
Ainsi, depuis quelques mois, la société Eqosphère oeuvre à cette tâche. Grâce à une plateforme collaborative en ligne, elle permet aux producteurs, revendeurs, ou acteurs du système de restauration, de proposer leurs surplus alimentaires aux associations qui sont toujours demandeuses de ce genre de marchandises. Pour l'un (l'émetteur) comme pour l'autre (le receveur), il suffit de s'inscrire en ligne eqosphere.com (et de s'y abonner moyennant finances, c'est comme cela que l'entreprise peut vivre) pour entrer dans le système. L'émetteur scanne le produit qu'il envisage de donner (un lot de biscuits par exemple). Si, sur la plateforme Eqosphère, une association s'est manifestée en amont pour être informée de la disponibilité de biscuits, elle reçoit grâce à une application dédiée un message quasi-instantanément qui l'informe de la disponibilité du lot, qu'elle peut alors aller chercher.
C'est un deal gagnants-gagnants : les émetteurs s'évitent des frais de destruction des invendus (et peuvent même y gagner quelque avantage fiscal lié aux dons associatifs), quand les associations n'ont plus qu'une chose à faire : aller chercher la marchandise. L'expérimentation (en cours aussi sur des produits non-alimentaires) qui est pour l'instant limitée à l'Ile-de-France est un véritable succès et réunit des acteurs comme Auchan, Leclerc ou Carrefour du côté des émetteurs, et l'Armée du Salut, Emmaüs ou la Croix Rouge du côté des associations. Bientôt dans les régions ?
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