Il y a quelques mois, l’association L214 était encore inconnue du grand public. Mais son action de dénonciation des conditions d’abattage des animaux dans nos abattoirs a régulièrement fait la Une de l’actualité : les Français ont découvert, via des vidéos qui ont énormément circulé sur les réseaux sociaux, des pratiques d’une ahurissante cruauté, qu’ils ne soupçonnaient même pas.
Certains de nos concitoyens se sont dès lors renseignés, s’ils ne se sentaient pas la motivation suffisante de passer au végétarisme (supprimer la viande de son alimentation) ou au véganisme (se passer de tous les aliments provenant de l’exploitation animale comme les oeufs, les produits laitiers, etc…), sur de nouvelles façons de consommer de la viande. Ils ont alors dû tomber sur « La boucherie éthique », qui propose au consommateur lambda « une viande 0% cadavre, 0% souffrance ». Le concept est expliqué on ne peut plus simplement dans cette vidéo :
Comment ce miracle est-il possible ? Tout simplement car La boucherie éthique propose non pas d’abattre un animal pour le débiter en pièces de viande, mais de prélever uniquement les morceaux à consommer et de les remplacer par des prothèses artificielles. Les animaux concernés poursuivent ainsi leurs vies tranquillement dans des refuges qui leur sont dédiés. C’est beau, non ? Non, pas vraiment en fait. Cette boucherie éthique est en fait une invention des Parasites, un groupe de vidéastes engagés qui a réalisé un édifiant reportage de 45 minutes sur cette nouvelle façon de consommer de la viande, une oeuvre située quelque part entre le film à charge contre l’industrie de la viande, et le spot de promotion du végétarisme et du véganisme. Cette ambiguité (voulue) dans la forme se retrouve d’ailleurs dans les commentaires postés par les internautes sur la page YouTube ou le profil Facebook de La boucherie éthique : une partie d’entre eux ont pris le concept au premier degré et s’en indignent vertement.
Les séquences pastiches attestant du sérieux de leur commerce imaginaire et de la « réalité » de leur entreprise sont habilement mêlées à des images provenant de véritables élevages ou abattoirs, ainsi qu’à des témoignages de personnalités de la lutte pour la cause animale (Paul Watson entre autres), pour un résultat vraiment troublant, parfois à la limite du malaise. Mais cessons là la description d’une oeuvre qui ne demande qu’à être visionnée, ce que vous pouvez faire en cliquant simplement juste en bas.
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