Par Ces dernières semaines, d’insoutenables vidéos tournées dans des abattoirs français ont fait scandale. Les internautes ayant le coeur bien accroché ont pu y découvrir les abominables traitements dont étaient victimes des animaux pourtant déjà condamnés à l’abattage. En cherchant bien, il est tout de même possible de tirer un peu (mais alors vraiment un tout, tout, tout petit peu) de positif de ces atrocités : leur médiatisation a apporté un coup de projecteur sur les défenseurs du bien-être animal. La réaction de dégoût unanime de celles et ceux ayant visionné ces images sera peut-être le déclic pour une démarche d’achats plus raisonnée chez des millions de consommateurs qui se tourneront plus volontiers vers des produits estampillés « bien-être animal », au lieu de chercher à gagner quelques centimes sur leur ticket de caisse, au mépris de ce même bien-être.
Et Monoprix pourrait être le premier distributeur à tirer profit de cet élan éthique puisque le groupe vient d’annoncer qu’il retirait de ses rayons « les oeufs de catégorie 3 (oeufs de poules élevées en cage) ». Quiconque a déjà vu des images d’élevages de poules en cages, où des dizaines d’animaux sont entassés dans des surfaces minuscules, se réjouira forcément de la nouvelle. L’annonce, faite hier, a pris effet immédiatement et il ne devrait plus être possible, à l’heure actuelle, de trouver ce genre d’oeufs dans les rayons de l’enseigne. Monoprix prend, en apparence, un vrai risque financier puisque les oeufs de batterie représentent 2/3 des ventes en France. Mais à en croire les premiers retours sur les réseaux sociaux, la nouvelle a été accueillie plus que positivement par les internautes et les habitués de ces grandes surfaces, qui devraient en toute logique soutenir cette décision importante.
Les œufs de poules élevées en cage : c’est fini chez Monoprix ! pic.twitter.com/XRmTlHYOSG
— Monoprix (@Monoprix) 11 avril 2016
Soulignons que ce retrait de la vente, s’il peut sembler opportuniste de prime abord, est la suite logique d’une politique interne à l’entreprise qui, dès 2013, avait cessé de proposer des oeufs de batterie sous sa marque de distributeur (MDD), et qui, en 2015, avait interdit d’utiliser ces mêmes oeufs pour la fabrication des pâtes fraîches et de la mayonnaise de sa MDD. En espérant que ses concurrents suivent Monoprix dans cette initiative et s’engagent aussi fortement dans d’autres voies, car des millions d’animaux d’élevage souffrent encore des conditions déplorables que l’homme leur inflige au quotidien…
Aujourd’hui, une bataille gagnée. Demain, la guerre ?
Photo : UnitedSoybeanBoard/Flickr/CC
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