La
Californie vient d’interdire la distribution gratuite de sacs
plastiques dans les pharmacies et les épiceries. En plus de cela, les
sacs en papier qui seront distribués à la place seront désormais
payants. Bien qu’il puisse paraître étonnant qu’un leader du monde
écologique comme la Californie n’y arrive que maintenant, c’est une
façon comme une autre d’inciter les gens à arrêter le gaspillage de ce
type de produit et à les réutiliser. Car les sacs plastiques, c’est une
pollution visible (accrochés dans les arbres ou flottant à la surface
de l’eau) et invisible (issus de l’industrie pétrochimique, des
milliards d’entre eux tapisseraient le fond de nos océans, et ne seront
dégradés que d’ici plusieurs siècles). L’Etat de Californie et son
Governator montrent un engagement certain dans la lutte contre ce type
de pollution, à l’instar d’autres pays dans le monde. Et à raison de
300 milliards (à peu près, hein) de sacs utilisés chaque année dans le monde, il est
temps de réagir.
Le Rwanda par exemple, dont les gorilles qui
peuplent les montagnes ont été choisis comme mascottes de la récente
Journée mondiale de l’environnement, a expérimenté le bannissement des
sacs plastiques voici plusieurs années. Des travaux de ramassage à
l’échelle du pays ont été entrepris et d’immenses stocks de sacs
plastique usagés ont été créés. En attendant de savoir quoi en faire,
les paysages du Rwanda ont retrouvé une certaine propreté et le petit
pays africain pourrait inspirer d’autres nations disposant de plus de
moyens pour mener une lutte similaire. En Asie, Taïwan a interdit
complètement l’usage des sacs plastique dès 2001. La Chine a également
interdit l’utilisation des sacs en plastique les plus fins. Sur chaque
continent donc, quelques pays se lancent dans la course.
En
France, le problème est traité depuis une quinzaine d’années. Avec 17
milliards de sacs distribués annuellement, soit 72 000 tonnes de
plastique, pour une utilisation moyenne d’une vingtaine de minutes, les
grands distributeurs ont été les premiers à réagir. Ce sont les
supermarchés Leclerc, jamais les derniers quand il s’agit d’innovation
(et de communication) à avoir dégainé avant les autres : en 1995 déjà,
des essais étaient lancés dans 3 départements pour supprimer les sacs
plastiques offerts aux caisses et les remplacer par des sacs plus
grands et plus robustes, qui seraient payants la première fois, puis
échangés gratuitement dès qu’ils étaient hors d’usage. D’un milliard
de sacs distribués en 1995, la marque de Michel-Edouard n’en distribue
plus aujourd’hui que 50 millions. Entretemps, d’autres distributeurs
comme Carrefour et Casino lui ont emboîté le pas, voire même ont
innové. La FNAC par exemple qui distribue des sacs en polyéthylène, une
matière 100% recyclable, ou les supermarchés Cora qui ont lancé un sac
de caisse en coton bio. A côté de cela, les consommateurs sont bien sûr
invités à réutiliser leurs sacs, voire à se servir de cabas et de
paniers en osier qui n’impactent pas autant notre environnement.
Du côté du législateur en France, cette année 2010 marque la mise en
application de la loi d’orientation agricole de janvier 2006 qui
prévoit l’interdiction sur le territoire français de « la
commercialisation et la distribution de sacs en plastiques non
biodégradables » à partir du 1er janvier 2010. Une décision qui
permettra peut-être d’ici quelques années, de ne plus voir des images
comme celle ci-dessus, montrant les alentours de la décharge à ciel
ouvert d’Etressens à Marseille, décharge fermée le mois dernier après
près d’un siècle d’exploitation.
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