La nature, grande absente lors des prises de décisions qui ont changé le monde au cours des dernières décennies, commence à retrouver voix au chapitre. La Bolivie est la première à instaurer un droit de la Nature, au même titre que les droits de l'Homme ou les droits des animaux. Elle remet ainsi l'être humain à sa place, c’est-à-dire sur un pied d'égalité avec les autres êtres vivants.
La Loi de la Terre Mère est inspirée de l'héritage philosophique des Andins et du culte de leur déesse de la nature, Pachamama (voir image). Grâce cette loi, qui place la nature au centre de la vie, les collectivités locales auront désormais le pouvoir, en tant que représentants de "l'entité spirituelle de la Terre Mère", de surveiller et de freiner les activités des industriels trop peu soucieux du respect de l'environnement. Un ministère de la Terre Mère va être mis en place, qui veillera à ce que les droits fondamentaux de la nature soient respectés.
La nature bolivienne a donc désormais le droit de vivre, de perpétuer son existence sans être altérée par les activités humaines, le droit d'avoir une eau et un air pur, le droit de garder son équilibre, de ne pas être polluée, mais aussi le droit à ce que la structure de ses cellules ne soit pas modifiée ou génétiquement altérée.
Un retournement de point de vue original et sans aucun doute nécessaire pour instaurer une protection de la nature (enfin) efficace. Il s'agirait donc de redonner à la nature un statut de sujet du monde, et non plus d'objet assujetti aux actions humaines. Les mesures de conservation sont ici radicales, mais exemplaires. Une page de l'histoire est peut-être en train de s'écrire, en espérant qu'elle ne soit pas écrasée dans l'oeuf… en Bolivie, l'industrie minière a une place économique prépondérante, et on imagine bien qu'elle ne lâchera pas si facilement son droit à polluer.
+ d’infos : The Guardian
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