"Nous allons mettre en place avant l'été un certificat qualité de l'air que les véhicules propres pourront apposer derrière leur pare-brise". Cette phrase n'a pas été prononcée par Lionel Jospin en 1998, au moment de l'instauration de la pastille verte, mais par Ségolène Royal, aujourd'hui même dans le journal "Le Parisien".
Sa future pastille verte connaîtra même plusieurs variantes et viendra renseigner les taux d'émissions polluantes de tous les véhicules, qui se verront dès lors attribuer une note allant de une étoile (pour les plus vieilles voitures) à cinq étoiles (pour les modèles les plus récents et donc les moins polluants). Ce dispositif servira, comme sa petite soeur du XXe siècle, à autoriser les véhicules qui l'arboreront à circuler lors des pics de pollution, et alors même qu'une circulation alternée aura été instaurée (un cas plutôt rare certes, mais que les Franciliens ont connu en 2014). D'autres utilisations peuvent même être envisagées pour les porteurs de la version "cinq étoiles" sur leur pare-brise, selon leur lieu de résidence : circulation autorisée dans les couloirs de bus, accès autorisé dans certains zones des villes à la circulation restreinte, voire même stationnement gratuit.
Si la mesure qui consiste à encourager les comportements écologiques vertueux est à saluer, nous ne pouvons ignorer les critiques déjà formulées à son encontre: les propriétaires de voitures polluantes (vieux modèles et/ou motorisation diesel) ne choisissent pas sciemment d'afficher leur mépris de l'environnement, ils n'ont bien souvent pas d'autre solution parce que leur situation financière ne les autorise pas à s'offrir les derniers modèles proposés à 10, 15 ou 20 000€. Ainsi, ce que nous noterons dans les commentaires lus et entendus ici ou là, c'est que restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, c'est (trop) souvent restreindre la circulation de nos concitoyens les plus modestes.
A voir si ces critiques seront entendues avant l'été prochain.
Photo : JT/Flickr/CC
commentaires