Boire & Manger

L’agriculture biologique s’invite au coeur de Berlin

A Berlin, un petit groupe d'amis étudiants ambitionne de nourrir leurs concitoyens en cultivant des légumes bio et en élevant des milliers de poissons au coeur de la ville. Et tout cela avec une belle dose d'écologie, évidemment.

Pour mener à bien leur projet, les trois amis ont d'abord dû trouver l'endroit idéal. Avec une ancienne usine de malt abandonnée, ils ont trouvé leur bonheur. 7000 mètres carrés de toits pour accueillir de nombreuses cultures biologiques, et des dizaines de cuves, utilisées originellement pour brasser des céréales, parfaites pour l'élevage de poissons. La grande idée de nos étudiants, c'est de faire cohabiter en parfaite harmonie ces deux activités que sont l'élevage de poissons et l'agriculture bio. Explications : 

Dans les cuves bien à l'abri dans l'usine, des poissons seront élevés, sans suppléments alimentaires et autres médicaments. A l'ancienne. Seulement, ces poissons finissent par salir l'eau dans laquelle ils évoluent (les déjections, tout ça…). Alors plutôt que de balancer les eaux sales pour les remplacer par des eaux propres, ou plutôt que de s'offrir un système de filtrage, les eaux sales servent à nourrir les cultures de légumes !

En effet, sur les toits du bâtiment, des milliers de mètres carré de fruits et légumes divers poussent. La technique de culture employée est originale puisque toutes ces plantes issues de l'agriculture biologique (pas question ici d'engrais ou de pesticides) poussent directement dans l'eau, et non dans de la terre. Bref, les racines des plantes trempent directement dans l'eau et attirent à elles les matières organiques en suspension (les déjections, toujours) pour s'en nourrir. Les eaux, qui servaient autrefois à l'élevage des poissons sont ainsi nettoyées après avoir permis aux fruits et légumes de pousser, et… repartent dans les cuves ! 

Le circuit n'est pas complètement fermé, mais le système permet de diviser la consommation d'eau de cet ensemble agricole par cinq. Là ou 1000 litres sont nécessaires à la production d'un kilo de poisson, le chiffre tombe à 200 litres pour ce bâtiment. Merci le recyclage. Quant aux fruits et aux poissons produits, ils seront vendus directement sur place, ou dans les commerces les plus proches : l'économie de CO2 réalisée sur les transports sera alors énorme !

Au-delà de la prouesse technique, ce projet berlinois pose la question qui fâche : comment nourrir une planète qui comptera dans une quarantaine d'années quelques 9 milliards d'habitants ? Peut-être en intégrant des unités de production alimentaires comme celle-ci, respectueuses de l'environnement, au coeur même des villes. 

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