Voilà le genre de chiffre qui pourrait faire changer d'avis les climato-sceptiques. Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, 22 millions de personnes à travers le monde ont dû être déplacées à cause de catastrophes naturelles. Parmi les explication avancées, l'urbanisation galopante des pays les plus désoeuvrés : les normes de construction et de sécurité inexistantes aboutissent à des situations risquées sur le terrain. Une ville dont des quartiers entiers d'habitations précaires sont montés à la hâte en zone inondable souffrira immanquablement dès les premières intempéries.
Et c'est peu dire que ces intempéries ne devraient pas se calmer dans un avenir proche. La fréquence des catastrophes et leur ampleur partout sur la planète sont aussi un facteur d'explication aux 22 millions de sinistrés. Les deux typhons Haiyan et Trami ont ainsi forcé 5,8 millions de personnes à l'exil. Même si la communauté scientifique s'entend sur le fait qu'en valeur absolue, le nombre de cyclones tend à diminuer à mesure que le réchauffement climatique s'aggrave, l'intensité de ceux-ci est elle en forte hausse. Selon Fabrice Chauvin, chercheur au Centre national de recherches météorologiques et spécialiste des cyclones interrogé par Audrey Garric dans Le Monde en décembre 2012, la situation va d'ailleurs s'aggraver : "On va aller vers des phénomènes plus puissants, associés à des pluies plus intenses, d'environ 20 % supérieures".
En ne faisant rien (ou du moins pas grand chose) pour enrayer le réchauffement climatique, en continuant de miser sur le pétrole et le charbon, et en ne pensant qu'au bénéfice présent de ses actions sans penser à leurs conséquences futures, le genre humain se tire une jolie balle dans le pied et laissera aux générations à venir une situation environnementale irréversible.
Cela dérange-t-il encore seulement quelqu'un ?
Photo : UnitedNationsPhoto/Flickr/CC
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