Après la Conférence Environnementale de septembre dernier, Delphine Batho vit, en tant que ministre de l'Ecologie et de l'Energie, son deuxième évènement d'envergure. Le débat sur la transition énergétique, promis durant la campagne de François Hollande, démarre aujourd'hui et devrait durer plusieurs mois jusqu'à l'été prochain, quand la ministre remettra au président de la République ses recommandations sur la politique énergétique à mener. Objectif : réduire la part du nucléaire de 75 à 50% dans le mix énergétique français d'ici 2025.
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Pour l'épauler et l'aider à animer le débat, la ministre a réuni autour d'elle un comité de pilotage de six personnalités, parmi lesquelles Laurence Tubiana (ancienne conseillère pour l'environnement de Lionel Jospin, époque Premier Ministre), Jean Jouzel (climatologue, vice-président du GIEC et prix Nobel de la paix 2007), Georges Mercadal (ancien vice-président de la Commission Nationale de Débat Public), Bruno Rebelle (ancien numéro 2 de Greenpeace International et proche d'EELV), et Michel Rollier (président de la Plate-forme de la filière automobile).
Cinq personnalités auxquelles s'ajoute Anne Lauvergeon : l'ancienne patronne d'Areva est parfois jugée beaucoup trop proche du lobby nucléaire pour pouvoir mener le débat de façon impartiale. C'est notamment la position adoptée par Greenpeace et Les Amis de la Terre, qui ont refusé de prendre part au débat, estimant la composition du comité déséquilibrée. La FNH et France Nature Environnement ont également fait part de leurs doutes et de leur mécontentement, sans toutefois quitter la table des négociations. Rappelons qu'avant le 19 novembre, le comité comptait encore Pascal Colombani parmi ses membres, soit l'ancien patron du Commissariat à l'Energie Atomique, qui a démissionné, faute de temps à consacrer à l'évènement.
Le débat sur la transition énergétique réunira syndicats de salariés, patronat, ONG, parlementaires, élus locaux, et représentants de l'État à partir d'aujourd'hui 15h, où une première réunion définira le calendrier du débat. La situation plus que tendue à Notre-Dame-des-Landes, où s'opposent écologistes et forces de l'ordre, pourrait tout de même crisper quelques participants…
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