Le durable en questions (3/7) : Le juste prix du durable ?

Un chiffre pour commencer : 13,4 – le pourcentage de la population française qui vit en dessous du seuil de pauvreté selon l’étude "Revenus et patrimoine des ménages" réalisée par l’Insee, publié aujourd’hui.

Comment faire donc pour que la consommation durable soit accessible à TOUS ?

L’équation paraît difficile. Il va falloir faire en sorte que les 2 notions les plus utilisées, mais aussi les plus galvaudées et les plus « rattrapées » de ces 2 dernières années en France se rejoignent.

A ma gauche « Le Développement Durable » et à ma droite … « Le Pouvoir d’Achat ».

Tout le monde (sauf un petit groupe d’irréductibles qui faiblit ces temps-ci) est conscient de l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique. Beaucoup sont prêts à faire des efforts dans sa manière de se comporter et de consommer pour réduire sa propre empreinte. Mais à quel prix ?

Pour notre consommation courante.

En tant qu’individu nous consommons chaque jour des produits ou des services qui ont un prix. Mais force est de constater que le bio, l’éthique ou l’équitable est souvent (ce qui ne veut pas dire tout le temps) plus cher que le « conventionnel ». En tout cas en surface, c’est à dire au premier coup d’œil sur une étiquette dans un rayon de supermarché.

Car en réalité, pour mesurer correctement et précisément ce que nous coûte un produit, il faudrait mesurer ce qu’il nous coûte dans son ensemble, de son acheminement à notre domicile jusqu’à son tri en tant que déchet en passant bien sûr par son utilisation quotidienne et sa facture énergétique.

Prenons l’exemple d’un appareil électroménager. L’appareil « A » est 30% moins cher que l’appareil « B ». L’appareil B a été conçu pour réduire fortement la consommation d’énergie nécessaire pour son fonctionnement, s’utilise sans recharge / dosette ou autres sacs … mais il est plus cher.

A première vue, le consommateur est tenté d’acheter le moins cher pour faire des économies. Mais si l’appareil A nécessite d’acheter tous les 6 mois des nouvelles recharges, demande une consommation énergétique plus importante (donc une facture plus élevée) et est hors service au bout de 5 ans ? Il faut donc arriver à connaître parfaitement le produit avant de l’acheter pour anticiper son « coût global ». Par définition, si un produit est dit « durable », il est fait pour durer !

L’autre exemple est bien sûr celui de l’habitat. L’essor des constructions de maisons alternatives le prouve. Beaucoup de français équipent leurs logements avec des panneaux solaires voir même des éoliennes pour particulier, et certains vont mêmes jusqu’à créer des maisons bioclimatiques – qui utilisent à leurs avantages le climat et l’environnement du lieu où elle est bâtie. En revendant ensuite son énergie non utilisée à l’opérateur national, il devient possible de gagner de l’argent en étant durable !

Enfin, pas besoin d’être expert en économie pour comprendre que plus la demande sera élevée sur les produits durables et responsables, plus ils pourront être produits en quantités importantes et plus les prix devraient (normalement) baisser pour le consommateur.

Pour la planète entière.

Si l’on regarde la situation d’un peu plus haut, on se rend compte également que l’impact du réchauffement climatique peut aussi se chiffrer d’un point de vue économique. C’est précisément ce qu’a fait Sir Nicholas Stern. Et son fameux rapport publié en 2006 montre qu’un investissement de 1% du PIB mondial par an dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre permettrait d’éviter une perte économique comprise entre 5% et 20% du PIB mondial chaque année.

D’un point de vue macro-économique, on peut donc dire sans honte que la consommation durable pourrait nous faire économiser de l’argent ?

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