Introduction.
Nicolas Sarkozy est président de la République. Ca on le sait. Mais qui
se souvient de ce qu’il faisait le 29 mai 2009 ? Un indice : la Cité de
l’Architecture. Non ? Personne ? Bon, et bien le président y inaugurait
l’exposition consacrée au Grand Paris. Et l’un des principaux
enseignements de cette présentation, c’est que des 10 cabinets d’architectes internationaux engagés pour la consultation de l’époque.
Retour sur les éventuels grands changements de demain, le tout en évitant soigneusement des jeux de mots éculés.
1. Un territoire favorable au développement durable ?
Loin de Marcel l’idée de faire de la politique, mais il faut bien
avouer qu’elle aurait presque un petit rôle à jouer dans ce projet. Un
simple regard aux derniers résultats électoraux montrent ainsi un intérêt pour la chose écologique plus marqué en région parisienne qu’en province.
Europe Ecologie, seul parti écolo d’envergure, y récolte ainsi 20,86%
des voix aux élections européenne, contre 16,28% des suffrages dans le
reste du pays.
De plus, la seule ville d’envergure de France à être tombée aux mains
des écologistes est Montreuil. La ville de Dominique Voynet est
tellement proche de Paris qu’elle peut sentir son souffle chaud sur sa
nuque. Bref, Paris et sa banlieue semblent être des territoires
favorables à l’élaboration de la région du futur, qui se développe de
façon responsable.
2. Les transports en commmun.
Parmi les projets qui accompagneront la mise en place du Grand Paris, on peut citer le plus emblématique d’entre eux : le "grand huit" de Christian Blanc,
Secrétaire d’Etat à l’aménagement de la région Capitale. Ce super-métro
relierait les grands aéroports de Roissy, Orly et du Bourget, ainsi que
les futurs grands pôles économiques identifiés du Grand Paris, dans un
trajet rappelant (vaguement) la forme d’un huit. Ce métro souterrain
fonctionnant 24h/24, est censé à la fois soulager certaines lignes de
la RATP arrivées à saturation ou sur le point de l’être, et continuer
d’encourager les habitants à préférer les transports collectifs à la
voiture individuelle. Avec un coût estimé à 21 milliards d’euros (oui, 21 milliards!), on ne pourra plus dire que des efforts de développement durable ne sont pas faits.
Sans compter les multiples prolongements de lignes de métro ou de RER
qui sont prévus, de même que la création de nouvelles lignes de
tramway, que ce soit en petite (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis,
Hauts-de-Seine) ou en grande (Yvelines, Val d’Oise, Seine-et-Marne,
Essonne) Couronnes. Ci-contre, les prolongements dont les études ou
travaux sont déjà lancés, ou sur le point de l’être.
3. Un Central Park parisien ?
La consultation de 10 cabinets d’architectes dont nous parlions en introduction tenait en ces quelques mots : "la métropole du XXIème siècle de l’après-Kyoto". Et deux architectes semblent avoir eu la même idée :
- Celle d’un Central Park à Paris (ou plutôt à la Courneuve),
véritable poumon vert et espace de loisirs de la future
région-Capitale, pour Roland Castro, - Celle de 2 Central Parks
pour Yves Lion. Un à la Courneuve également, et un autre dans le bois
de Vincennes. Avec pour M.Lion l’ambition de doubler la surface des
espaces verts.
En haut, La Courneuve. En bas, Vincennes.
4. Vers une nouvelle forêt francilienne.
Paris a deux aéroports internationaux qui la desservent. C’est
beaucoup. A Roissy-Charles de Gaulle, au Nord de la capitale, une zone
immense est inhabitable, la faute au trafic régulier et intense de
centaines d’avions au quotidien. Cette zone est appelée "cône de
bruit". Et rien ne peut s’y passer. C’est pour cela qu’un cabinet
d’architecture hollandais mené par Winy Maas a proposé d’y créer une forêt en y plantant un million d’arbres. Ce serait tout bénéf’ : la zone aujourd’hui inutilisable deviendrait alors un nouveau poumon vert de la région.
Cette idée semble d’ailleurs faire son chemin puisque lors de son discours, le président Sarkozy a déclaré que «La
proposition de planter une nouvelle forêt d’un million d’arbres sur les
2.500 hectares du cône de bruit de Roissy mérite que l’on s’y arrête».
Affaire à suivre, donc.
5. Un nouvel urbanisme.
Le Grand Paris marquera le début d’une nouvelle façon de vivre pour les collectivités.
C’est depuis l’adoption du Grenelle Environnement, pour être précis,
que l’Etat s’est engagé à montrer l’exemple. Parmi les objectifs
qu’il s’était fixé à l’époque : n’acquérir à compter de 2009, « que des véhicules éligibles au bonus écologique », « recourir,
pour l’approvisionnement de ses services de restauration collectives,
à des produits biologiques pour une part représentant (…) 20 % des
commandes en 2012 », « entreprendre, au plus tard en 2009, un bilan de ses consommations énergétiques et de ses émissions de gaz à effet de serre »…
C’est sur ce nouvel urbanisme, que l’on pourrait qualifier de «
Post-Kyoto » que se construira le Grand Paris. Les grandes lignes de
cette nouvelle "French way of life" étant de choisir des technologies performantes et sobres sur le plan énergétique, de sanctuariser certains espaces verts ou agricoles du Plateau de Saclay au sud-ouest de Paris, de pousser la recherche dans les domaines des géomatériaux et du développement durable…
Conclusion.
C’est tout ce que l’on vient d’évoquer, les orientations générales
comme les idées concrètes, les projets lancés comme les dessins
d’architectes, qui permettront d’entrer dans une nouvelle ère de
développement des territoires et en particulier de celui
d’Ile-de-France. Enfin, nous ne pouvions pas finir ce dossier sans
souligner le fait qu’aucun jeu de mot ne soit venu se
glisser dans l’article. Comme promis. Paris réussi, donc.
+ d’infos: www.legrandparis.culture.gouv.fr, et les sites Internet des cabients d’architectes ayant participé à la consultation du Grand Paris : le cabinet MRVP, Atelier Castro Denissof Casi, LIN, Studio 09, Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, l’AUC, Ateliers Lion, Rogers Stirk Harbour & Partners, agence Grumbach et associés.
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