A vouloir nager à contre-courant du reste de la planète et des conventions internationales depuis un quart de siècle, le Japon s'est attiré les foudres de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, plus haut organe judiciaire des Nations Unies. En effet, alors qu'un moratoire de la Convention baleinière internationale datant de 1986 interdisait la chasse à la baleine à but commercial, et n'autorisait que quelques prélèvements dans le cadre de recherches scientifiques, le Japon se lançait chaque année dans l'abattage de centaines de cétacés, invoquant à chaque campagne l'intérêt supérieur de la science.
Mais en 2010, l'Australie a décidé de dénoncer la supercherie et de porter l'affaire devant les tribunaux, accusant le Japon d'avoir chassé plus de 10 000 baleines, principalement des petits rorquals, entre 1987 et 2009. Il aura donc fallu plus de trois ans à la CIJ pour rendre une décision favorable aux baleines, que le Japon a déjà annoncé vouloir respecter.
Les mauvais résultats des dernières années de son activité illégale le poussent peut-être à mieux accepter la décision. Ses bateaux-usines, pourchassés et harcelés par les activistes du Sea Shepherd qui n'hésitent pas à s'interposer devant les harpons des baleiniers, ont été très loin de ramener les quotas de baleines définis avant leur départ. Quant à la vente de la viande de baleine au pays, 75% des stocks n'auraient pas trouvé preneur, laissant les autorités avec plus de 900 tonnes d'invendus.
La Cour Internationale vient de réfuter le caractère scientifique de la chasse baleinière du japon !
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) 31 Mars 2014
Malgré cette décision favorable dont se félicitent tous les amis de la nature, il ne faut pas oublier que deux pays, beaucoup plus proches de nous, continuent, eux, de chasser la baleine sans être inquiétés : l'Islande et la Norvège. La dernière nommée a d'ailleurs annoncé dans la foulée de la condamnation du Japon qu'elle maintenait ses quotas de pêche pour cette année. Dans leur cas, il ne faudra pas attendre que l'Australie prenne les devants pour déposer une plainte. Et si c'était au tour de l'Union Européenne de prendre ses responsabilités et d'envoyer un signal fort ?
Rêvons un peu…
Photo : Kohane/Flickr/CC
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