Le WWF part à la rescousse du Cerrado, un écosystème brésilien. Cette bataille est un peu dans le même genre que celle menée par Greenpeace en Indonésie, où l'ONG dénonce le rasage de la forêt primaire pour faire place à des palmiers qui donnent de l'huile de palme, un produit très bon marché. Là-bas, la déforestation met à mal un écosystème et finira, si elle continue, par aboutir à la disparition d'un animal emblématique comme l'oran-outang, privé de son habitat naturel.
Mais revenons au WWF, donc, qui dénonce les plantations de soja brésiliennes, et dont la céréale sert principalement à nourrir notre bétail. Les besoins de la France en soja sont considérables (4,7 millions de tonnes importées par an, dont 90% vont nourrir directement les animaux d'élevage) et pour répondre à cette demande, les producteurs brésiliens n'hésitent plus à empiéter sur le Cerrado, une savane arborée unique, pour étendre leurs terres. Les conséquences rapportées par l'ONG sont alors terribles : pollution des nappes phréatiques par les engrais, menace de disparition de certaines espèces endémiques du cerrado, main d'oeuvre locale surexploitée…
Pour résoudre ce problème, le WWF participe à la mise en œuvre d’un système de certification, la RTRS (The Round Table on Responsible Soy Association), qui garantirait que le soja importé a été produit de façon responsable, qu'il n'est coupable d'aucune déforestation. Pour un équivalent céréalier à la labellisation RSPO sur l'huile de palme, deja initiée par le WWF ? Pourquoi pas.
En attendant que cela devienne une réalité, l'ONG a fait parvenir un document expliquant les conséquences de la culture du soja sur le cerrado aux 40 entreprises françaises qui en consomment le plus, en espérant qu'elles changent leurs chaînes d'approvisionnement. L'occasion est également belle d'interpeller le consommateur final, parce qu'après tout, si les éleveurs achètent des millions de tonnes de soja pour nourrir leurs poulets ou leurs boeufs, c'est bien parce que ces animaux finissent dans nos assiettes. Voilà donc une bonne raison de plus de manger moins de viande, non ? Pour tout comprendre sur cette nouvelle problématique, un petit film d'une minute trente a été fait rien que pour vous.
Petits veinards, va !
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