Ecologie & Société

L’écologie est-elle forcément de gauche ?

Les grandes figures récentes de l'écologie politique qui ont accédé aux responsabilités ont un fort ancrage à la gauche de l'échiquier politique. Dominique Voynet par exemple fut pendant quatre ans la ministre de l'environnement de Lionel Jospin, entre 1997 et 2001, période pendant laquelle est adopté le protocole de Kyoto, pour la réduction des gaz à effet de serre. Depuis maire de Montreuil et sénatrice de Seine-Saint-Denis, elle est inscrite au palais du Luxembourg dans le groupe des sénateurs socialistes.

Yves Cochet, autre personnalité hautement médiatique des anciens Verts, a lui aussi occupé ce poste de Ministre sous le gouvernement Jospin. Il est aujourd'hui député de Paris, membre d'EELV. Europe Ecologie – Les Verts dont la secrétaire nationale Cécile Duflot a multiplié les déclarations à l'attention du PS. Dans Le Point en avril dernier par exemple : "la gauche doit gagner en 2012, les gens n'en peuvent plus du chômage et des inégalités, des attitudes pyromanes sur la burqa et l'identité nationale, des atteintes aux libertés publiques." Et ses attaques dirigées vers le président de la République (elle l'a notamment qualifié de "Napoléon bling-bling" en 2010 dans l'Express) attestent définitivement de son penchant à gauche.

Seulement, ce que l'on semble oublier, c'est que la formation EELV ne représente pas à elle seule l'écologie politique. Il s'agit simplement du parti vert le mieux structuré et réunissant le plus de militants. Génération Écologie, par exemple, pourrait être un concurrent d'EELV. Un parti écolo avec un penchant nettement moins à gauche. Créé par Brice Lalonde et Jean-Louis Borloo en 1990, le parti appelle à voter pour Jacques Chirac en 1995 et signe même un accord avec Démocratie Libérale, le parti d'Alain Madelin, qui a depuis été "mangé" par l'UMP.

Et puisqu'on parle de Jean-Louis Borloo, n'a-t-il pas, bien qu'étant clairement ancré à droite, incarné l'écologie pendant son passage à la tête du ministère du même nom ? Rappelons quand même qu'il aura été l'un des principaux acteurs du sommet de Copenhague en 2009, cherchant par tous les moyens à aboutir à un accord contraignant pour les états. Un échec au final, certes, mais une énergie à souligner. Et comment parler de Jean-Louis Borloo sans évoquer le Grenelle Environnement, véritable “feuille de route écologique” s’intéressant à tous les pans de l’économie et de la vie du pays ? S’il devait y avoir une action à retenir de ce que l’on pourrait appeler “l’écologie de droite”, cela serait ce Grenelle.

Aujourd’hui, le visage de l’écologie, à droite, c’est celui de NKM. L’actuelle ministre n’a pas obtenu ce poste par hasard : elle a une formation d’ingénieur du Génie rural et des eaux et forêts, est membre de l’association consodurable, a été conseillère à l’écologie au cabinet de Jean-Pierre Raffarin quand il occupait Matignon, et elle est secrétaire nationale chargée de l'écologie à l’UMP depuis 2003. Et sauf coup de tonnerre, elle devrait être ministre jusqu’en 2012, au moins.

La preuve ultime que l'écologie de droite va peut-être bientôt refaire surface : Patrice Drevet, qui a illuminé la météo de France 2 pendant des années, roule désormais pour Génération Ecologie, et se paye même le luxe d'un portrait dans France Soir. Rendez-vous en 2012 ?

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