Nous avons toujours tendance à penser que le pouvoir de changer les modes de consommation qui ont un effet néfaste sur notre planète est entre les mains du consommateur final. Si des millions d’entre eux prennent individuellement la décision de cesser d’acheter des produits à l’huile de palme, des oeufs de batterie ou à ne consommer que des produits biologiques, les industriels seront forcés de modifier leurs pratiques et de proposer des produits plus vertueux écologiquement pour ne pas laisser s’échapper ces millions de clients potentiels. Seulement, ce changement qui se fait une personne à la fois prend du temps, beaucoup de temps.
En Allemagne, un consommateur un peu particulier vient de décider de changer ses habitudes d’achat, un acheteur institutionnel qui dépense chaque année des dizaines de millions d’euros chez ses fournisseurs : la ville de Hambourg, qui vient d’adopter son « Guide pour un approvisionnement écologique ». On y retrouve ainsi des incitations à abandonner les voitures de fontion au profit de vélos mis à disposition des employés municipaux qui se verront aussi proposer des abonnements aux transports en commun, mais aussi des conseils d’achat pour remplacer le matériel informatique des bureaux, les systèmes d’éclairage des bâtiments publics et les ampoules des réverbères municipaux.
La nouvelle politique « verte » à Hambourg va cependant plus loin que les simples encouragements supposés réduire les émissions de CO2 de la cité portuaire, puisque le Guide va jusqu’à interdire purement et simplement l’achat de certains produits avec les deniers publics : les couverts et assiettes en plastique à usage unique sont ainsi bannis des listes d’achats, au même titre que les bouteilles en plastique et les capsules de café pourtant tellement à la mode. Ces dernières se voient notamment reprocher de constituer un gisement considérable de déchets (un café préparé = un emballage spécifique), qu’il est extrêmement difficile de traiter du fait des différentes matières assemblées qui composent la capsule, et qui finissent bien souvent dans un incinérateur au lieu d’être recyclées.
Et si Hambourg donnait des idées à d’autres métropoles européennes ou mondiales ? Paris et ses 51 000 agents municipaux serait par exemple bien inspirée de regarder ce qui se fait au nord de l’Allemagne…
Photo : Thomas/Flickr/CC
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