L'écologie fait un pas de plus vers une intégration totale dans la vie politique française, initiée voici bientôt 40 ans par la première candidature de René Dumont en 1974 à l'élection présidentielle. Il y a ensuite eu l'élection de différentes parlementaires, de députés européens, la prise de Montreuil par Dominique Voynet (première ville de plus de 100 000 habitants à faire confiance à un maire écolo), la percée d'EELV lors des dernières élections régionales. Désormais, il y aura un groupe écologiste qui siègera au palais du Luxembourg.
C'est le Sénat qui a annoncé cette décision hier, en confirmant l'abaissement du seuil de constitution des groupes, qui est désormais de 10 sénateurs, contre 15 auparavant. Jean-Vincent Placé, numéro deux d'EELV qui avait évoqué la possibilité de se présenter au poste de président du Sénat en septembre dernier, devrait prendre la présidence de ce groupe, à défaut de diriger la chambre haute toute entière. Dans des propos recueillis par l'AFP, il déclare ressentir "beaucoup d'émotion, mais aussi le sens de la responsabilité que cela représente dans la période qui vient avec l'éventualité d'un parlement entièrement à gauche". Un autre sénateur vert, Joël Labbé, évoque lui son envie de défendre l'agriculture biologique contre le poids des lobbys.
Toutefois, les 10 sénateurs écologistes ne seront sans doute pas suffisants pour avoir une grande influence dans une chambre qui compte 348 représentants : les textes présentés seront donc préparés à l'issu d'une collaboration avec le groupe socialiste, qui bénéficie d'une courte majorité lui ayant permis de faire basculer le Sénat à gauche, pour la première fois de l'histoire de la Vème République.
La création du groupe sera définitivement confirmée après une ultime validation du conseil constitutionnel, et les sénateurs verts pourront afficher fièrement leurs couleurs sur les bancs du Sénat dès le mois de janvier 2012.
commentaires