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Les Maldives, entre écologie et pollution

"Les Maldives : l'envers du décor". "La face cachée des Maldives". "Maldives : soleil, sable fin et destruction de l'environnement". Si l'émission Enquête exclusive devait consacrer un sujet à cet archipel de l'océan Indien, un de ces trois titres serait sans doute choisi. Pourquoi ? Parce que les Maldives présentent deux visages radicalement différents.

Le premier, c'est celui d'un état directement menacé par le réchauffement climatique. En effet, avec un point culminant situé à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer, les Maldives risquent tout simplement de disparaître sous l'effet de l'élévation du niveau de la mer à prévoir. C'est sur ce point que les dirigeants avaient essayer d'alerter l'opinion mondiale en tenant un conseil des ministres sous l'eau en 2009 : contrat rempli, les images ont fait le tour du monde. Et puis les Maldives se sont engagées cette année dans un plan visant à produire 60% d'électricité solaire en 2020, pour limiter ses émissions de CO2. Le gouvernement estime même qu'il serait possible de proposer 80% d'électricité renouvelable dans le mix énergétique du pays sans pour autant augmenter le coût de l'énergie. A priori, donc, le pays fait beaucoup pour éviter de disparaître purement et simplement.

Seulement voilà, le pays doit aussi composer avec une réalité économique qui l’oblige à dévoiler son second visage. Avec ses 1200 îles peuplées de 400 000 habitants, les Maldives accueillent chaque année quelques 650 000 touristes dans les résidences de luxe qui pullulent sur l'archipel. Chacun de ces touristes générerait en moyenne plus de 3 kilos de déchets par jour, soit 330 tonnes de déchets créés quotidiennement. La solution anti-écologique adoptée par les Maldives : la construction d'une île artificielle sur laquelle tout cela est envoyé, entreposé, et brûlé. Bien sûr, ce sont des immigrés du Bangladesh payés au lance-pierre qui s'occupent de cette tâche ingrate. Plastique, bois, piles, batteries… tout est détruit par le feu, et pollue durablement l'environnement local. A force d'envoyer ses déchets au même endroit, l'île a fini par être saturée et les détritus commencent à tomber dans la mer, si bien que depuis ce mois de décembre 2011, les déchets de l'hôtellerie de luxe n'y sont plus envoyés.

Les Maldives, c'est un paysage de carte postale, mais pas seulement.

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