Ecologie & Société

Nicolas Hulot veut changer de cap en 2012

En regardant sa conférence de presse, impossible d'échapper à la mention "www.2012hulot.fr" sur son pupitre, bien que largement masquée par les horribles bandeaux déroulants des chaînes d'information. Un petit tour par le site internet donc, et relecture attentive de son discours, à défaut d'y trouver un programme détaillé.

Le monde a changé. Et qui mieux que quelqu'un parcourant le monde "depuis 35 ans" pour le constater ? Si "les hommes et les femmes de ce temps sont désemparés" un peu partout, en France, "les conditions de vie se dégradent". En adoptant les termes de chômage ou de l'endettement dès les premières lignes de son discours, Nicolas Hulot marque une rupture nette avec l'image que nous avions toutes et tous de lui. Il défendra un projet écolo, oui, mais aussi social et économique. En ce sens, la décision de faire sa déclaration à Sevran, une des villes les plus pauvres de France, n'est pas anodine.

Le néo-candidat voit d'ailleurs dans le choix de cette ville, et de la banlieue en général, un signal fort pour s'adresser à la jeunesse. Cette jeunesse pour qui "les choix d'aujourd'hui détermineront le futur proche". Malheureusement, côté propositions concrètes, on reste sur notre faim. Tout juste sait-on qu'il souhaite opérer "une transition vers une société nouvelle, écologique et sociale", ou encore "améliorer l'emploi, mieux redistribuer les richesses, installer une croissance qualitative et sélective".

Et alors qu'il était apparu proche de Jacques Chirac à une certaine époque, Nicolas Hulot s'est fortement démarqué "du pouvoir en place et de sa majorité", évoquant "des choix qui privilégient inégalités et exacerbation des peurs et qui sacrifient les priorités écologiques et sociales". Mais il a également pris soin de se démarquer du reste de l'éventail politique en ne promettant "aucun soutien automatique à qui que ce soit", mais seulement à ceux qui partageront "l'immense chantier écologique et social".

Il lance donc un appel "à celles et ceux qui ont compris que le modèle dominant est un médicament qui empoisonne nos sociétés", ainsi qu'à "l'ensemble des écologistes et notamment de [mes] amis d'Europe Ecologie-Les Verts", ou encore "à celles et à ceux qui refusent de s'abandonner à la fuite en avant productiviste et aux délires ultra libéraux". Bref, il ratisse large. Ca tombe bien, c'est exactement ce qu'il faut faire pour être élu.

Oubliez le Nicolas Hulot d'avant. Comme il l'a répété de nombreuses fois lors de son allocution, il a "franchi un cap". Fini l'animateur d'Ushuaia Nature, porte-parole d'une écologie belle et naïve. Place au nouveau Nicolas Hulot, l'homme politique, bien décidé à porter ses idées face aux Français et qui va s'attacher, dans les prochains mois, à "transformer une volonté individuelle en une énergie collective". Bonne chance à lui.

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