Les chatons, les chiots, les pandas, les loutres, etc… Si, comme nous, vous pensiez que les animaux « mignons » avaient fait main basse sur l’émotion 2.0, vous vous fourriez le doigt dans l’oeil. Car en ce début de mois de février, une vache et un oiseau ont touché les internautes au coeur.
Il y a d’abord Hermien la vache : aux Pays-Bas, l’animal était, comme des centaines de millions de ses congénères de par le monde, condamné à un sort funeste. Mais sur le chemin de l’abattoir, Hermien a refusé de se résoudre à sa condition et s’est tout simplement échappée. Depuis, elle erre dans une forêt de l’est du pays, venant se nourrir, la nuit tombée, dans les fermes avoisinantes. Pourchassée par les hommes, elle a ému les amis des animaux néerlandais et une formation politique locale, le Parti pour les Animaux, qui a décidé de créer une cagnotte en ligne pour lui offrir une retraite dorée dans un refuge spécialisé. Quelques tweets favorables à l’initiative d’un membre de la famille royale plus tard, et voilà la cagnotte affichant déjà 50 000€, offrant à Hermien de vraies chances de finir sa vie tranquillement.
Et puis, de l’autre côté du globe, c’est Nigel le fou de Bassan qui a fait chavirer la Nouvelle-Zélande. Sur l’île désertée de Mana, au nord du pays, les fous de Bassan nichaient en colonie il y a quelques décennies. Mais l’introduction de prédateurs a progressivement décimé les populations volatiles qui choisirent de ne plus utiliser l’île comme refuge. Dans les années 2000, une équipe d’ornithologues locaux a alors tenté un coup de poker : installer une fausse colonie de fous de Bassan, en béton peint, dans l’espoir de duper les vrais oiseaux pour les inciter à revenir. Et alors que tout espoir semblait perdu, un oiseau s’est un jour posé sur Mana. Un seul et unique oiseau, que les savants ont baptisé Nigel. Cinq années durant, Nigel a vécu seul sur son île, se réfugiant constamment au coeur de la colonie d’oiseaux de béton. Et puis il y a quelques semaines, trois autres fous de Bassan sont venus rejoindre Nigel, relançant les espoirs de re-colonisation de Mana. Sauf que le fou originel n’en sera jamais témoin, lui dont la dépouille a été retrouvée au pied d’un oiseau-leurre.
Et si ces histoires qui font le tour des réseaux sociaux ralliaient à la cause des animaux de nouveaux adeptes ? Parce qu’entre l’abattage massif de dizaines de milliards de têtes d'élevage chaque année et l’impact des activités humaines sur l’existence-même d’espèces sauvages, nous avons sans doute quelque chose à nous faire pardonner…
Photo : Sue/Flickr/CC
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