Entre 2001 et 2015, dans une étude consacrée à la déforestation, la revue américaine Science établit à 50 000 km² la surface de forêt rasée chaque année à l'échelle mondiale. Parmi les victimes de ce fléau, la forêt amazonienne. Au Pérou par exemple, l'équivalent de 200 000 terrains de football ont été rasés en 2017, soit 1430 km². Rien de comparable cependant aux chiffres venus du Brésil où, pendant le même laps de temps, 7900 km² de forêt vierge ont purement et simplement disparu des images satellitaires du pays.
Si l'industrie du bois (légal ou illégal) est en partie responsable, les lobbys de l'élevage intensif ne sont pas étrangers à cet état de fait : selon le rapport "le massacre de l'Amazonie" de Greenpeace, l'élevage bovin "est le premier moteur de la déforestation à l'échelle mondiale", et est à l'origine de la destruction d'un hectare de forêt sur huit sur la planète. Pour asseoir leur statut de géant de l'élevage bovin (6 milliards de dollars environ d'exportations annuelles), le Brésil encourage par exemple les champions du secteur à agrandir leurs surfaces de pâturage. Et ce n'est sans doute pas le nouveau président local, Jair Bolsonaro, qui devrait endiguer le phénomène, lui qui envisageait il y a encore quelques semaines, de fusionner les ministères de l'écologie et de l'agriculture…
La PETA a bien cerné ce lien entre élevage, consommation de viande et déforestation, comme en témoigne sa dernière campagne choc, appelée "Les vaches tueuses". Déclinée en 3 visuels magnifiquement tragiques, elle transforme les paisibles bovins en prédateurs sanguinaires qui dévorent, déchiquètent et dépècent jaguar, ara, et dauphin de l'Amazone, trois animaux emblématiques de la forêt vierge d'Amérique du Sud.
Mais plus qu'une dénonciation de la déforestation, la PETA, toute dédiée à la cause animale, invite les consommateurs réguliers de viande à se remettre en question via une imparable accroche : "Manger de la viande tue plus d'animaux que vous ne pensez". Une communication dans la droite ligne de ce que nous propose habituellement l'association, qui encourage de longue date des régimes alimentaires moins gourmands en viande, et qui incite même à s'affranchir de tout produit issu de l'exploitation animale via son "guide du vegan en herbe" (téléchargeable ici).
Du bon travail !
Photos : www.peta.org
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