Alors que les pics de pollution sur les grandes agglomérations françaises sont généralement relevés au coeur de l'été, ces événements se multiplient ces derniers jours. Dans les régions de Grenoble, Lyon, ou Paris, les concentrations de particules fines PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 microns) augmentent. Dans la capitale, la Tour Eiffel est même placée dans un voile permanent, en ce début de mois de mars exceptionnellement chaud. Comment faire alors pour lutter contre la pollution ? Prendre des mesures de circulation alternée pour les voitures des agglomérations concernées ? Réduire la vitesse autorisée sur certains axes routiers (ce qui a été fait) ? Fermer toutes les usines de la région qui rejettent certaines des particules incriminées ? Les pouvoirs des simples citoyens semblent limités.
Pourtant, deux associations (Ecologie sans frontières et Respire) ont décidé de ne pas s'avouer vaincues et ont décidé de porter l'affaire devant les tribunaux. Comment ? En portant plainte contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui". S'il semble farfelu, le motif de la plainte ne l'est pourtant pas tant que cela : il faut en effet rappeler que chaque année en France, ce sont 42 000 personnes qui décèdent prématurément à cause de la pollution atmosphérique. L'air vicié coûterait même au système de soin français plus d'un milliard d'euros par an.
La question qui se pose alors est : que peut faire la Justice ? Même si la procédure va à son terme et que les associations écologistes l'emportent, qui seront les responsables désignés de tels pics de pollution ? Et quel genre de réparations peuvent espérer Ecologie sans Frontières et Respire ? Beaucoup de questions, mais encore bien peu de réponses pour un feuilleton judiciaire qui fera peut-être date.
A suivre, donc.
Photo : BenoitDemetz/Flickr/CC
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